Le principal opposant nigérien Hama Amadou a été condamné lundi à un an de prison ferme par la Cour d’appel de Niamey pour son implication dans un trafic international de bébés. Un jugement téléguidé et une sentence illégale, confie son avocat, Me Boubacar Mossi, à Jeune Afrique. Interview.
Jeune Afrique : Quelle est votre réaction après la condamnation de votre client ?
Boubacar Mossi : Je suis très satisfait de cette condamnation, pour une raison simple : cela me conforte dans l’idée que ce procès est purement politique. Ce jugement a été téléguidé, avec des magistrats qui n’avaient aucune marge de manœuvre. Il est désormais encore plus clair qu’il ne s’agit pas d’un procès ordinaire et que la procédure n’a pas été conduite, depuis l’instruction, à charge et à décharge, comme cela aurait dû être le cas.
Pour vous, le pouvoir nigérien a influencé la justice ?
Le juge était formaté. Nous avions demandé la suspension de séance pour saisir la Cour constitutionnelle au sujet de la citation à comparaître de Hama Amadou, qui n’a pas été convoqué dans les règles. Mais le juge est passé outre, alors qu’il n’a pas la compétence pour juger de la constitutionnalité de la procédure et qu’il aurait dû surseoir jusqu’à ce que la Cour constitutionnelle rende sa décision. Il a même décidé de juger sur le siège, c’est-à-dire séance tenante, une décision qui n’est habituellement prise que dans des cas d’extrême urgence. Encore une fois, on ne peut que constater que ce n’est pas la procédure normale. Il y a clairement une accélération, par nécessité politique.... suite de l'article sur Jeune Afrique