NIAMEY - Les responsables des services de police du Niger, de France et d’Espagne viennent de parapher un accord tripartite de coopération sécuritaire destiné à combattre la migration clandestine et les trafics qui y sont associés.
L’accord a été paraphé lundi en présence du ministre nigérien de l’Intérieur Mohamed Bazoum, ainsi que de ses homologues français Bruno Le Roux et espagnol Juan Ignacio Zoido, venus ensemble à Niamey dans le cadre d’une visite axée essentiellement sur la coopération sécuritaire.
Selon M. Bazoum, ce protocole trilatéral va permettre la création d’une équipe composée de policiers des pays signataires et qui sera basée au Niger. Elle aura pour tâche de lutter contre la traite des êtres humains, la migration irrégulière, le trafic illicite des migrants ainsi que les fraudes documentaires.
Dans ce cadre, la police nigérienne bénéficiera d’un renforcement de capacités dans l’accomplissement de sa mission. "C’est cela tout l’enjeu de cet accord pour notre pays dont la position géostratégique favorise la multiplication des réseaux de trafics en tous genres", s’est réjoui Mohamed Bazoum.
Pour le chef de la délégation de l’Union européenne au Niger, Raul Mateus Paula, cette initiative est un pas de plus vers le renforcement de la coopération entre l’UE, ses Etats membres et le Niger.
Il a estimé que cet accord financé à hauteur de six millions d’euros par l’UE permettra la mise en place d’un dispositif efficace de lutte contre les réseaux criminels, plus particulièrement dans le domaine de la collecte et de l’analyse des renseignements, des techniques d’investigation ainsi que des enquêtes judiciaires portant sur le trafic d’armes et de personnes.
Cet accord de coopération tripartite intervient dans un contexte de crises et de conflits dans différentes parties du monde entraînant aussi une augmentation des flux migratoires, notamment de l’Afrique vers l’Europe.
Le Niger, à cheval entre l’Afrique subsaharienne et le Maghreb, est un pays de transit par excellence pour les candidats à la migration clandestine vers l’Europe et au trafic des êtres humains.
A croire le ministre nigérien de l’Intérieur, on estime ces dernières années à plus de 10.000 le nombre d’Africains morts en tentant de traverser la Méditerranée.
Par ailleurs, depuis plus de deux ans, des puissances occidentales telles que les Etats-Unis, la France et l’Allemagne ont décidé de faire du Niger un point d’appui important en Afrique subsaharienne en y installant des bases militaires afin de mener une lutte contre les groupes terroristes et autres trafiquants de drogue ou d’êtres humains qui opèrent dans la bande sahélo-saharienne.