Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a achevé aujourd’hui la première revue des résultats économiques obtenus par le Niger dans le cadre du programme appuyé par un accord triennal d’un montant de 78,96 millions de DTS (environ 118,3 millions de dollars EU) au titre de la facilité élargie de crédit (FEC), qui avait été approuvé par le Conseil d’administration du FMI le 16 mars 2012 (voir communiqué de presse no 12/90).
Cette décision permet de décaisser immédiatement un montant équivalant à 11,28 millions de DTS (environ 16,9 millions de dollars EU), ce qui porte le total des décaissements au titre de l’accord à un montant équivalant à 22,56 millions de DTS (33,8 millions de dollars EU). En achevant cette revue, le Conseil d’administration a approuvé la demande de dérogation pour l’inobservation du critère de réalisation relatif à la dette extérieure non concessionnelle assortie d’échéances de 1 an ou plus. Le Conseil d’administration a adopté sa décision selon la procédure du défaut d’opposition1.
L’activité économique a été vigoureuse en 2012 : la croissance est estimée à plus de 11 %, grâce à la mise en production d’un nouveau projet pétrolier et à un rebond de la production agricole. Selon les estimations, l’inflation moyenne est restée légèrement inférieure à 1 % : la hausse des prix de l’alimentation due aux pénuries alimentaires pendant la première partie de l’année a été largement compensée par la baisse des prix de l’énergie. Le crédit au secteur privé a progressé considérablement, porté par la forte demande de crédit des entreprises publiques et des sociétés commerciales. Le déficit des transactions extérieures courantes devrait diminuer, le démarrage de la production pétrolière entraînant des exportations nettes de produits pétroliers.
Les recettes budgétaires ont augmenté en 2012 par rapport à 2011, mais seront probablement inférieures aux objectifs fixés dans le programme pour 2012 en raison de la faiblesse des recettes douanières et pétrolières. Tous les critères de réalisation quantitatifs pour fin juin ont été observés, mais au détriment de la maîtrise des dépenses. Plusieurs objectifs budgétaires fixés pour fin septembre n’ont pas été atteints : les dépenses ont augmenté afin de faire concorder de nouveau les dépenses de lutte contre la pauvreté et les objectifs du programme, et les dépenses militaires ont progressé à la suite de la détérioration de la situation sécuritaire dans la région. Des mesures supplémentaires ont été prises pour limiter les dépenses pendant les derniers mois de 2012. Le critère de réalisation continu relatif aux emprunts non concessionnels n’a pas été respecté parce qu’un prêt non concessionnel a été contracté auprès de la République du Congo, mais une dérogation a été accordée par le Conseil d’administration, car le prêt a été annulé avant son décaissement. La majorité des réformes structurelles prévues dans le programme ont été exécutées, quoiqu’avec des retards, et un plan de réduction des pertes de la raffinerie de pétrole a été établi et devrait être mis en œuvre en 2013.
Les perspectives à moyen terme restent positives, grâce aux investissements en cours dans le secteur des ressources naturelles : la croissance devrait atteindre 6¼ % en 2013 et l’inflation devrait rester modérée. Cependant, il subsiste des risques : la situation sécuritaire fragile dans la région, la fréquence des chocs climatiques, comme en témoignent les inondations d’août 2012, l’incertitude entourant les cours des produits de base et les retards potentiels dans la mise en œuvre des projets dans le secteur des ressources naturelles.
Le programme appuyé par la FEC pour 2013 s’appuie sur la stratégie à moyen terme du gouvernement qui est énoncée dans le mémorandum de politique économique et financière daté du 2 mars 2012. Il prend en compte aussi le document ambitieux de stratégie pour la réduction de la pauvreté qui vient d’être adopté par les autorités (Plan pour le développement économique et social). L’accroissement des recettes constitue un objectif important du programme pour 2013 : il s’agira d’appliquer le plan de renforcement de la situation financière de la raffinerie de pétrole et les mesures déjà prises pour renforcer les douanes. Le programme vise aussi à 1) créer un espace budgétaire pour les dépenses de développement tout en préservant la viabilité de la dette, 2) reconstituer les dépôts de l’État à la banque centrale, 3) opérer des réformes structurelles pour renforcer l’exécution du budget, la gestion de trésorerie et la collecte des recettes intérieures, 4) améliorer la surveillance du secteur des ressources naturelles et 5) poursuivre les réformes en cours qui ont pour objectif de développer le secteur financier et d’améliorer le climat des affaires.