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Justice : Non lieu partiel pour les civils impliqués dans le coup d’Etat avorté du 18 décembre 2015
Publié le samedi 25 mars 2017   |  Actu Niger


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Le juge en charge de l’instruction du dossier dit « Affaire du coup d’Etat avorté du 18 décembre 2015 » a prononcé un non lieu partiel pour 14 des 24 personnes impliqués et incarcérés depuis plus de 15 mois dans différentes prisons du pays.

L’ensemble des civils, pour l’essentiel des membres du parti de l’opposition Lumana, ont tous bénéficiés de cet élargissement de même que les douaniers et deux (2) militaires.

La décision a été confirmée par l’avocat de la défense Me Ali Kadri, interrogé par nos confrères du cabinet CCL Niger, quelques instants après la notification de « l’avis au conseil » sur l’abandon par la justice militaire d’une partie des charges retenues contre ses clients. Toutefois, il a reconnu qu’il va falloir attendre, le temps de prendre connaissance de l’ensemble des pièces pour se prononcer sur la décision du juge. A priori, cela laisse supposer que les prévenus bénéficient pour l’heure d’une liberté à titre provisoire, en attendant un éventuel procès pour confirmer le non lieu pour absence de charges ainsi que les autres charges comprises dans le dossier d’accusation.

Parmi les militants du Lumana qui bénéficient de cet élargissement figurent deux députés nationaux, élus alors qu’ils étaient incarcérés dans le cadre de la même affaire. Il s’agit pour l’essentiel des proches de l’opposant en exil Hama Amadou dont l’ancien maire de Niamey Oumarou Dogari ainsi que l’ancien ministre Issaka Ousmane.

L’affaire est encore loin de tirer son épilogue puisque la procédure continue son cours auprès des juridictions militaires. Du reste, dix militaires restent encore en détention parmi lesquels le présumé cerveau de l’opération le général Salou Souleymane, lequel a toujours clamé son innocence, ainsi que plusieurs autres officiers de l’armée parmi lesquels le lieutenant Awa Hambally, déjà impliqué dans une autre tentative de coup d’Etat au début du règne du président Issoufou Mahamadou, avant de bénéficier d’un non lieu.

En attendant la suite de l’affaire, l’issue probable vers laquelle s’achemine cette affaire qui a beaucoup défrayé la chronique, risque de constituer un véritable camouflet pour le régime. On se rappelle que le 17 décembre 2015, le Président de la République avait lui-même confirmé, dans un message à la nation, une tentative de coup d’Etat. « Heureusement pour notre pays, les principaux auteurs de cette folle aventure ont échoué et ont pu être tous identifiés et arrêtés à l’exception d’un seul, actuellement en fuite. La situation est calme et sous contrôle. L’enquête, en cours, permettra d’identifier les autres acteurs et complices éventuels de ce funeste complot contre la sûreté de l’Etat », avait alors déclaré le chef de l’Etat Issoufou Mahamadou.

Par la suite, c’est le ministre de la Défense nationale à l’époque des faits, Karidjio Mahamadou (actuel président de la Haute Cour de Justice) qui avait animé un point de presse dans lequel il est allé jusqu’à jurer sur l’honneur que certains des présumés coupables avaient reconnu les faits et à confirmer l’existence des preuves les impliquant. Il s’agit notamment « des sms » ainsi que des documents relatifs au déroulement de « l’opération ».

A l’époque déjà, certains observateurs s’étaient montrés sceptiques mais l’affaire a été portée devant le tribunal militaire qui a, à plusieurs reprises, rejeté la demande de liberté provisoire introduite par les avocats de la défense.

Si le non lieu se confirme à l’issue du procès tant attendu, c’est la deuxième fois qu’une tentative de coup d’Etat annoncée par le régime finisse en non lieu devant la justice pour absences de preuves solides.

Nous y reviendrons plus en détails surtout qu’un nouveau rebondissement n’est pas à écarter dans cette affaire qui refait surface au devant de l’actualité politique nationale…

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