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Le Sahel N° du 23/3/2017

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Visite du ministre de la Justice à la Maison d’arrêt de Filingué : Démenti formel de l’information faisant état de détenus morts de faim
Publié le lundi 27 mars 2017   |  Le Sahel


M.
© Autre presse par DR
M. Marou Amadou, Ministre de la justice, garde des sceaux, Porte-parole du Gouvernement


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C'est suite aux informations diffusées depuis quelques jours par une télévision de la place relayées systématiquement sur la toile et faisant croire à l'opinion nationale et internationale que des détenus de la Maison d'arrêt de Filingué seraient morts de faim, que le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, M. Marou Amadou, directement concerné par ces allégations a effectué samedi dernier, une visite à la maison d'arrêt de Filingué pour s'entretenir à bâtons rompus avec les détenus afin de vérifier réellement cette information. Devant la délégation ministérielle, le préfet de Filingué et le régisseur de la maison d'arrêt, les détenus ayant pris la parole, ont balayé d'un revers de la main ces allégations infondées et mensongères.
Filingué est l'un des départements de la région de Tillabéry, situé au Nord-est à 185 Km de Niamey, la capitale. Dès son arrivée à Filingué, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux M. Marou Amadou a été accueilli par le préfet de ce département avant d'être salué par un détachement de la garde nationale qui lui présentait les honneurs.
Peu après ces salutations d'usage, la délégation ministérielle s'est rendue d'abord au tribunal d'instance de Filingué où le ministre a visité le bureau du président du tribunal et celui du juge d'instruction, puis la maison d'arrêt qui constitue le centre d'intérêt de cette visite. A ce niveau, il s'est agi pour le ministre de visiter les deux magasins où sont stockés les provisions des détenus au regard de la gravité des allégations. A l'évidence, cette information est incorrecte et infondée car les deux magasins de la maison d'arrêt de Filingué contiennent au passage du ministre de la Justice six (6) tonnes composées du mil, du maïs, du haricot, du riz, etc.
Après la visite au niveau des magasins, le ministre devait ensuite se rendre à la cuisine pour voir le menu du jour. Là aussi, le régisseur de la maison d'arrêt de Filingué l'Adjudant-chef Issoufou Garba Boubacar a dévoilé de façon explicite au ministre le menu de la semaine. Selon lui, chaque 27 du mois, c'est au total cinq (5) à sept (7) moutons ou chèvres qui sont égorgés aux détenus. En effet, à la maison d'arrêt de Filingué, la population carcérale est de 223 détenus dont cinq (5) femmes et 7 mineurs. L'ensemble des détenus sont repartis dans trois quartiers à savoir : le quartier des femmes; celui des mineurs et le quartier populaire.
Parmi les 223 prisonniers, on dénombre 123 prévenus et 100 condamnés. Au cours de l'entretien avec la population carcérale, le régisseur a demandé aux prisonniers devant la délégation de dire honnêtement la vérité, rien que la vérité au ministre si réellement certains d'entre eux ont succombé de faim, faute de nourriture à la maison d'arrêt de Filingué. Tous les intervenants (prisonniers) dans leur majorité ont affirmé qu'ils n'ont pas faim. Les problèmes évoqués par ces détenus ont trait à l'arrêt du fonctionnement des ventilateurs et à la lenteur judiciaire.
Pour sa part, le ministre de la Justice, Garde des Sceaux M. Marou Amadou a précisé que la prison est un lieu où le détenu doit réfléchir pour ne plus revenir après avoir purgé sa peine. Il s'agit de reconstruire sa vie après la prison. Il ne faut pas aller et revenir, a conseillé M. Marou Amadou. Pour le ministre de la Justice, ce qui a été dit par cette télévision de la place et repris dans les réseaux sociaux, est purement faux. En effet, cet organe de presse a raconté que six (6) personnes sont décédées de faim dans la maison d'arrêt de Filingué. Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est un montage grossier.
« Parce que illustrer les événements dans une prison et l'illustrer par des images d'une autre prison montre à suffisance que cette information n'est ni objective, ni honnête. Ils ne cherchent même pas à être équilibrés. Mais ce que les détenus nous ont dit et ce que tout homme sage devait se dire qu'on meurt en dehors de prison comme à l'intérieur de prison. Pour dire que quelqu'un est mort d'inanition, il aurait fallu une autopsie. Le seul décès que nous avons déploré en 2017 est intervenu suite à une crise d'épilepsie. Alors ceux qui sont morts avant, que ce soit à Niamey ou à Filingué, les causes peuvent être diverses. Je ne crois ni à cette télévision, ni à personne d'autre, à part les précautions ou mesures scientifiques qui peuvent dire que quelqu'un est mort d'inanition. Les détenus qui ont fait ici huit (8) ou dix (10) ans ont attesté qu'ils n'ont pas faim. Le seul problème particulier qu'ils ont posé, c'est évidemment celui de la lenteur judiciaire. Cette dernière, nous la reconnaissons. Elle se justifie par les effectifs d'un tribunal d'instance qui n'a qu'un seul juge d'instruction. Mais nous avons demandé au président du tribunal de Filingué de faire mieux dans le traitement des dossiers. Nous avons aussi promis aux détenus qu'à l'anniversaire de l'Investiture du Président de la République, Chef de l'Etat, des mesures de grâce seront prises pour que nos prisons puissent être désengorgées. Elles le sont souvent. A Niamey, elle est surpeuplée. Les mesures de grâce permettent d'atténuer la crise de surpopulation que nous connaissons dans quelques trois ou quatre maisons d'arrêt sur les 37 qui existent au Niger », a relevé le ministre de la Justice qui a ensuite immortaliser cette visite par la signature du livre d'or de la maison d'arrêt de Filingué.
Hassane Daouda

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