JUBA -- Le Comité International de la Croix Rouge (CICR) veut intensifier la collaboration avec la Chine pour promouvoir la contribution de Beijing aux aides humanitaires et permettre aux Chinois de mieux comprendre les problèmes humanitaires que rencontre l'Afrique, a expliqué à Xinhua une responsable du CICR.
Patricia Danzi, directrice régionale Afrique du CICR, a expliqué que son prochain voyage prévu à Beijing tend à construire un partenariat plus fort pour enrayer la crise humanitaire en Afrique.
"A nos yeux, il est important d'attirer l'attention des Chinois sur les problèmes humanitaires que le continent rencontre car cela est toujours plus complexe que de seulement éviter les problèmes", a expliqué Mme Danzi dans une interview accordée à Juba.
"Il existe des nuances et nous aimerions que les Chinois soient curieux à propos de ces nuances et nous aimerions que les Chinois soient conscients des différents besoins", a-t-elle ajouté.
Lors d'une visite de cinq jours au Soudan du Sud, Mme Danzi s'est entretenue avec l'ambassadeur de Chine au Soudan du Sud pour faire la lumière sur sa visite prévue en Chine.
Elle a également rendu visite aux équipes du CICR qui aident des milliers de Soudanais du Sud en distribuant une aide alimentaire et médicale urgente.
"Ce que nous voulons promouvoir le plus est la sensibilisation des dirigeants chinois, du public chinois, des Chinois et des Chinoises lambda", a expliqué à Xinhua Mme Danzi.
Elle a appelé les bailleurs de fonds à accélérer la mobilisation des ressources pour éviter la catastrophe humanitaire qui menace au Soudan du Sud, où l'ONU a déclaré la famine dans certaines partie du pays et où 100.000 personnes seraient en train de mourir de faim et un autre million sur le point de l'être.
"Nous avons observé la détérioration longue et lente de la santé des habitants à cause de la poursuite des combats, de l'abandon des foyers et des cultures et du déficit nutritionnel constant qui affaiblit la population. Les Sud-Soudanais et les Somaliens sont des gens forts. Mais aujourd'hui, la combinaison de la sécheresse et des conflits les a rendus vulnérables", a constaté Mme Danzi.
"La crise est grave; la communauté internationale doit agir et doit la prendre au sérieux car ce n'est pas seulement en distribuant de la nourriture à des gens affamés que le problème se résoudra. Il en va de la responsabilité de beaucoup", a-t-elle souligné.
D'après l'ONU, au moins 12 millions de personnes en Ethiopie, au Kenya et en Somalie ont besoin en urgence d'une aide alimentaire à cause de la sécheresse.
L'ONU a expliqué que depuis le début de l'année 2017, les choses se sont empirées à cause de l'augmentation de l'insécurité alimentaire, de la hausse des maladies et du déplacement continu des populations.
D'après l'agence de l'ONU pour les réfugiés, l'Afrique sub-saharienne abrite plus de 26% (plus de 18 millions) de la population mondiale de réfugiés, ce nombre devant encore augmenter à cause des conflits et de la crise humanitaire en République Centrafricaine, en Somalie, au Nigeria et au Soudan du Sud.