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Affaire Coup d’Etat : Libération des otages politiques de Mahamadou Issoufou
Publié le samedi 1 avril 2017   |  Le Courrier


Mahamadou
© Autre presse par DR
Mahamadou Issoufou, président de la republique du Niger


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Après quinze (15) mois de détention arbitraire dans les goulags de la Renaissance, treize (13) prévenus, parmi lesquels deux (2) militaires et trois (3) colonels des douanes, ont bénéficié d'un non-lieu dans la fameuse affaire du coup d'Etat annoncé par Mahamadou Issoufou himself, le 17 décembre 2016, dans son message à la Nation, à la veille de la commémoration de la fête de la République. Innocents dès au départ, ils retrouvent en héros la chaleur de leur famille dont ils ont été coupés, ainsi que leurs amis, mais également leur honorabilité ternie par de personnes aux sombres desseins. Du côté des militaires et paramilitaires, nous avons : le lieutenant-colonel Narey Maidoka et le lieutenant Issoufou Koraou ; et de trois colonels chevronnés des douanes : Moumouni Hamidou, Malick Mahamadoun et Ali Hamani.

Du côté des civils, il s'agit tous de responsables de l'opposition politique au moment de leur enlèvement, c'était avant le ralliement du MNSD-Nassara au pouvoir : les députés Issoufou Issaka, Mamane Issa Maifada et Oumarou Moumouni Dogari du Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN FA LUMANA AFRICA), le député MNSD-Nassara Sani Balla ; Seyni Yacouba dit Mereda, Fako Adam, Yacouba Labo, et de Ali Salou, grand frère de Salou Djibo, président de la transition militaire 2010-2011.

Et pourtant, rien ne présageait de cette libération subite de gens pourtant accusés de tentative de coup d'Etat, d'atteinte à la sûreté de l'Etat, de déstabilisation des institutions de la République, et même d'avoir voulu attenter à la vie du chef de l'Etat, Mahamadou Issoufou. C'est Mahamadou Issoufou himself qui en a fait l'annonce le 17 décembre 2015, dans son message à la Nation à l'occasion de la commémoration du 18 décembre. S'en sont suivies des arrestations tous azimuts dans les rangs des civils comme des militaires. La plupart des personnalités arrêtées sont de très proches de Hama Amadou, l'opposant irréductible et challenger de Mahamadou Issoufou aux élections " holdupées " de 2016. L'intéressé lui-même était détenu à l'époque à plus de 180 Km de Niamey, dans la prison de Filingué dans l'affaire dite des bébés stigmatisés, une affaire qui n'a pas fini de faire parler d'elle.

Ce énième coup d'Etat (au moins le troisième) depuis 2011, que Mahamadou Issoufou dit avoir déjoué, est intervenu curieusement à deux mois des élections générales entrant dans le cadre du renouvellement du mandat des députés et du président de la République. Pour l'opinion, ainsi que beaucoup d'observateurs, c'est comme à son habitude, un faux coup d'Etat imaginé par Mahamadou Issoufou et ses camarades, pour se débarrasser d'un opposant gênant sur le plan politique, en impliquant des responsables de son parti, ainsi que certains de ses proches lieutenants, afin de se tailler un boulevard pour les présidentielles de 2016, et aussi s'offrir la part du lion dans une assemblée nationale contrôlée par le pouvoir. Hama Amadou lui-même, bien qu'arrêté depuis le 14 novembre 2015, sur le tarmac de l'Aéroport dés sa descente de l'avion qui l'a amené de Paris, a été entendu du fond de sa cellule par des enquêteurs dans l'affaire de ce coup d'Etat qui n'a été que le fruit de l'imagination de ceux qui en ont parlé. Mais les tenants de la ridicule Renaissance se sont lourdement trompés, car, à la veille des élections de 2016, Hama Amadou et son parti, étaient plus forts que jamais, le peuple nigérien étant littéralement acquis au parti du plus célèbre prisonnier politique du Niger et ses camarades, imbus de valeurs démocratiques et de l'Etat de droit. Ne pouvant pas passer de manière légale, le pouvoir de Mahamadou Issoufou, sous le poids d'une gouvernance catastrophique sur fonds de prédation de deniers publics et de violations de la loi, s'est vu contraint d'organiser un hold-up des plus grossiers, qui n'a pas échappé même aux observateurs les plus acquis au régime. C'est pourquoi aussitôt après avoir reconnu que les élections se sont passées dans le calme, ces observateurs " neutres " ont appelé au dialogue. Qu'est-ce qui motive ce dialogue ? Malgré tout, Hama Amadou, du fond de sa cellule, a contraint Mahamadou Issoufou à un second tour, et trois de ses lieutenants eux aussi emprisonnés furent élus députés, battant à plates coutures les candidats du pourvoir usurpateur.

La libération des otages politiques n'est que justice, encore que ceux qui ont comploté pour priver ces personnalités de leur liberté et leur honorabilité doivent payer le prix fort de leur diffamation et leurs fausses accusations. En premier, le chef de l'Etat et ses seconds couteaux, Hassoumi Massoudou, Karidjo Mahamadou qui a même juré sur " l'honneur ". Il reste encore ces militaires patriotes qui croupissent dans les goulags de Mahamadou Issoufou, dont le seul tort a été de servir les intérêts du Niger tout le long de leur riche carrière de défenseurs de l'intégrité territoriale de notre pays. Les Nigériens attendent vivement leur libération.

En attendant, Mala Ari, Bakary Seidou, Idé Kalilou gardent prison suite à un montage du même genre

Englué dans de multiples scandales politico financiers, et en proie à ses propres éléments fossoyeurs, le pouvoir de Mahamadou ne sait plus à quel saint se vouer ni où donner de la tête. Les affaires Africard, Uraniumgate, riz super Basmati, l'avion présidentiel, le prêt Eximbank de chine, la gestion hautement politique de l'affaire des bébés, le hold-up électoral de 2016, ont fini par discréditer complètement la Renaissance. Avec comme conséquence l'ébullition du front social de tous les côtés, et une paupérisation croissante des populations. Le pays n'a pas connu un autre rang sous Mahamadou Issoufou que la queue. C'est ça la Renaissance. Avec cette libération en catimini des otages politiques, les renaissants pensent soulever un peu la soupape pour laisser échapper le trop plein et se dédouaner. Mais c'est mal connaitre la détermination d'un peuple violé et violenté. Des victimes d'autres complots attendent leur relaxe pure et simple en attendant les réparations qui conviennent. Il s'agit entre autres de AMala Ari, Bakary Seidou, Idé Kalilou et leurs compagnons, jetés en prison pour une fausse affaire, montée de toutes pièces, toujours dans le sale dessein d'atteindre Hama Amadou. Une affaire qui remonte à 2005, dont l'audit interne des partenaires techniques et financiers a été sans ambiguïté aucune. Tout est clean sur toute la ligne. L'enquête préliminaire de la gendarmerie, également, a innocenté les mis en cause dès le début de cette affaire de détournement de cinq (5) milliards. Mieux, tout récemment, en septembre 2016, suite à une sommation de dire adressée par le conseil des avocats des prévenus à l'OPVN, les services de l'office ont reconnu que les 30 500 tonnes ont été bel et bien livrées, réceptionnées en qualité comme en quantité. Alors pourquoi, si ce ne sont pas pour de basses raisons purement politiques, qui tranchent avec les intérêts de notre pays, continuer à maintenir en prison des innocents ? Un choix politique est-il devenu un crime dans ce pays, parce qu'il est dirigé par un certain Mahamadou Issoufou ? Pendant ce temps, son homme de confiance, Hassoumi Massoudou, son directeur de cabinet à l'époque des faits, mêlé dans une ténébreuse affaire de 200 milliards, dont il n'a pas nié la véracité, continue à narguer le peuple nigérien, avec la protection, la bénédiction du chef de l'Etat. Pendant ce temps, bien de guristes et camarades de celui qui se fait affubler des surnoms de " Calife Omar " en même temps que " Charlie " bénéficient de l'impunité totale. Mais jusqu'à quand ?

Bisso

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