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Insalubrité à Niamey : Le seuil de l’intolérance
Publié le samedi 1 avril 2017   |  La Nation


Des
© Autre presse par DR
Des déchets plastiques


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A Niamey, s'il y a un problème qui mérite qu'on s'y consacre actuellement, c'est la question de l'insalubrité grandissante. En effet, il n'est pas rare de voir des tas d'immondices qui se dressent à la devanture des maisons, des écoles, dans les quartiers (espaces libres), au centre ville ou dans les quartiers périphériques, dans la ceinture verte à proximité des goudrons et mêmes aux alentours du chemin de fer, bien que pour ce dernier, il y ait des panneaux qui comportent des messages dissuasifs indiquant " Ne jetez pas des ordures sur le passage du train". Plus de 90% de ces ordures sont des déchets plastiques, plus précisément les sachets noirs et ou blancs qui servent d'emballage pour les aliments cuits ou crus, pour porter des habits et bien d'objets et les sachets de pure Water (sachet d'eau fraiche). Ces sachets ont envahi la ville de Niamey, surtout en cette période de forte chaleur, où les populations consomment beaucoup d'eau fraiche et de glace. Le plus souvent ces consommateurs jettent ces plastiques partout, aussitôt qu'ils finissent de boire de l'eau. Et du coup ces ordures envahissent la ville. Il est aussi remarquable de voir des caniveaux délaissés servant de dépotoir pour certaines riveraines à jeter leurs ordures notamment le reste d'aliments et de déchets de tous genres. Ce qui bloque le passage des eaux usées. Dans les quartiers qui ne disposent pas de caniveaux,

c'est sur les rues pavées, la latérite que les riverains versent les eaux usées et les restes d'aliments et dans certains cas, des ordures. A la périphérie, il y a des riverains déloyaux qui profitent de la saison des pluies pour vider leurs fosses et au cas où il ne pleut pas abondamment, les excréments restent sur place et contribuent à salir le coin, sans compter que de nos jours les alentours des écoles et des centres de santé qui sont transformés en douche publique. Malgré les efforts des agents de la mairie, des travaux réalisés dans le cadre du programme du président de la République de faire de Niamey une ville coquette, des ONG intervenants et les entreprises intervenant dans le domaine de l'hygiène et de l'assainissement force est de constater que Niamey est sale.

Cette situation est condamnée par des nigériens à l'exemple d'Inoussa, un habitant du quartier Soni : "Nous sommes en partie responsable de cette insalubrité car nous ne faisons aucun effort pour accompagner l'Etat dans cette noble mission. ", nous affirme t-il.

D'aucuns estiment que nous devons nous inspirer des pays voisins pour maintenir notre ville propre : " j'ai vécu pendant longtemps à Accra au Ghana. Personne n'ose jeter des ordures en bas sous peine de sanction. ", nous dit Hassane d'un ton fort. Il va plus loin en disant " les ghanéens sont de vraies patriotes, car ils n'attendent pas la mairie pour rendre leur ville propre. Ce sont eux mêmes qui rentrent dans les égouts pour enlever les ordures. ", s'exclame-t-il. Même son de cloche au niveau des chefs de quartier. Selon un chef de quartier que nous avons rencontré, les populations doivent de temps à autre, organiser des actions de salubrité comme cela se faisait auparavant dans les quartiers, en plus les autorités communales doivent sanctionner les contrevenants. " Cette insalubrité est prohibée par la religion musulmane. En plus aujourd'hui, les femmes ont plus de facilités pour maintenir leur maison propre avec cette nouvelle génération de jeunes qui circulent à longueur de journée pour balayer et ou pour ramasser les ordures en échange de 50 voir 200FCFA, en fonction du service demandé.", nous livre une dame que nous avons interrogé. Ce phénomène atteint le point culminant, si les autorités ne prennent pas garde, cette insalubrité risque de compromettre le Programme Niamey Nyala mis en place par le président Issoufou Mahamadou, de faire de la capitale une ville coquette. Les acteurs en charge de la question doivent éduquer les citoyens sur l'importance de la salubrité, en vue de les amener à changer de comportement et de s'impliquer pleine pour faire de Niamey une ville salubre.

Balkissa Hamidou

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