En 2011, Mr Hassoumi Massaoudou, directeur de cabinet du Président Issoufou Mahamadou, a fait un « prête-nom » dans une transaction financière suspecte, qui a fini par faire perdre à AREVA 101 millions de dollars. Le sieur Massaoudou a engagé l’Etat du Niger dans une affaire aussi opaque que cela puisse paraître, en signant à la place du directeur générale de la SOPAMIN. Selon ses termes : « Il voulait juste utiliser le nom de la SOPAMIN, et j’ai signé ».
Quelques semaines après, le Niger a gagné 800 millions de FCFA, ce qui semble être de l’argent facile. Moralité : peut-on gagner 800 millions de FCFA facilement et gratuitement? C’est la grande interrogation. Il suffit d’avoir un peu de bon sens pour comprendre que cette affaire est un montage financier mafieux. De plus, d’après certains écrits, les sociétés intermédiaires intervenues dans cette transaction ne sont point des spécialistes du secteur uranifère.
Pourquoi Mr Massaoudou va signer sur des documents qui concernent des transactions de 200 milliards? Que représentent réellement les fameux 800 millions de FCFA? Ont-ils été encaissés par le trésor public? Ont-ils fait l’objet de dépenses militaires pour la garde présidentielle? Quand on sait que les autorités brandillent toujours le caractère de dépense militaire pour entraver toute possibilité d’enquête au nom du soi-disant « secret défense ».
L’autre bonne intention sur le souci de clarté sur cette turpitude affaire concerne la Commission d’enquête parlementaire sur « uraniumgate« mise en place. L’affaire est tellement grave que même la majorité a eu du mal à l’étouffer. Cette Commission parlementaire dispose de 45 jours pour donner son rapport, dont 4 jours pour auditionner les suspects, les témoins et les personnes ressources.
La première interrogation qui découle : est-ce que réellement en 4 jours d’audition, peut-on rassembler beaucoup d’informations sachant que l’affaire remonte à 6 ans?Aussi, sans doute chaque personne serait auditionnée au maximum deux heures. En d’autres termes, la Commission ne semble pas être assistée par de spécialistes ayant l’habitude de traiter ces types d’affaire (inspecteur de finance, police, magistrat,…) pour éclaircir certaines zones d’ombre.
Enfin, 45 jours pour déposer un rapport pour une affaire gravissime est burlesque, sachant que les députés de la Commission auraient sans doute besoin de faire des déplacements (France, Dubaï…) pour faire des enquêtes sur place, confronter des pièces, et aussi rencontrer les autorités policières et judiciaires des pays concernéspour faciliter les démarches. Moralité : pour une affaire matériellement et techniquement aussi complexe, un rapport d’enquête en 45 jours est loin d’être crédible, à moins qu’on veuille noyer le poisson dans l’eau.
Enfin, au moins la justice française a ouvert une enquête sur ces transactions financières douteuses en 2015, de même le FBI est saisi par certains actionnaires américains d’AREVA, on estime alors qu’avec ces deux investigations, la vérité puisse triompher.
Le Niger a trop souffert et souffre encore de scandales financiers mafieux qui minent son développement et qui profitent à certaines personnes incongrues. D’aucuns partisans politiques crient au complot contre la majorité, d’autres parlent de scandale étatique : ce qui est sûr il y a inéluctablement un problème et que la vérité doit jaillir car le Niger est un bien commun.