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Le Sahel N° du 31/3/2017

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Agadez : An I du 2ème mandat du Président de la République : D’importants moyens mobilisés pour améliorer la production au pied des massifs de l’Aïr
Publié le lundi 3 avril 2017   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
Une vue de la ville d`Agadez au Niger


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L'État et ses partenaires ont investi plus de 7 milliards 573 millions 180 mille FCFA dans le secteur agricole et 4 milliards 238 millions 984 mille FCFA sont attendus d'ici la fin du premier trimestre 2017 dans le cadre du Mécanisme de Réponse Immédiate (MRI), financé par la Banque Mondiale pour compenser les pertes dues aux inondations de 2016.

D'importantes actions ont été menées par le Président de la République, Chef de l'Etat, SEM. Issoufou
Mahamadou, qui a jugé utile, dans le cadre du Programme de la Renaissance Acte II, de repenser le système de développement des zones agricoles, et aussi d'améliorer la production au pied des massifs de l'Aïr. La région d'Agadez, qui a bénéficié des actions du Gouvernement, dispose d'un potentiel irrigable de 2 460 000 ha et plus de 20000 exploitants sur 276 sites de production horticoles répartis dans 15 communes.

L'activité agricole occupe plus de 90% des populations de la région d'Agadez. L'évolution des superficies emblavées et des productions obtenues atteste de la progression des cultures. Essentiellement irriguée, l'agriculture constitue un des maillons essentiels de l'économie régionale. Les principales cultures pratiquées sont l'oignon, la pomme de terre, le blé, le maïs, les épices et les agrumes. Il n'y a pas de saison creuse dans la région, ce qui explique la disponibilité permanente des produits frais et secs grâce à une production diversifiée et continue toute l'année à Agadez. Dans la région, les 20 000 producteurs maraichers ont démontré leur capacité de travail à travers l'augmentation des rendements des cultures, la maitrise des techniques culturales et une adaptation irréversible au changement en se tournant vers des cultures de rente.

À travers l'intensification des cultures et l'augmentation des superficies cultivables, ils ont surmonté le problème de la taille de l'exploitation et leur capacité de résilience par une augmentation durable de la productivité et des revenus. Pour preuve, les exploitants agricoles, organisés au sein de 4328 coopératives de base, 32 unions maraichères, une fédération, une chambre d'agriculture et 8 comptoirs de commercialisation, ont réalisé un chiffre d'affaires de plus de 18 milliards 134 millions 973 mille 973 FCFA de vente de produits maraichers en 2015-2016.

L'activité agricole dans la région d'Agadez se particularise par la création d'emplois par les producteurs d'autant plus que chacun des 20000 exploitants emploie, en plus des membres actifs de la famille, au moins 2 ouvriers agricoles en provenance des autres régions du Niger, soit plus de 40000 emplois permanents par an. A cela s'ajoutent les fournisseurs et autres acteurs (fournisseurs des intrants, carburant, service de transport, emballage, revendeurs, transformateurs....) qui vivent de cette activité.
Ainsi, indique le directeur régional de l'Agriculture, M. Kabou Moussa, l'agriculture maraîchère d'Agadez s'inscrit parfaitement dans l'objectif global du Programme de Renaissance acte 2 du Président de la République, Son Excellence Monsieur Issoufou Mahamadou, qui est de mettre les populations nigériennes à l'abri de la famine et de leur garantir les conditions d'une pleine participation à la production nationale, à la création de richesses et à la quiétude sociale.

Dans le cadre du Programme de la Renaissance Acte II du Président de la République, le Gouvernement a apporté des appuis multiformes aux producteurs, conformément à l'engagement politique du Chef de l'État, SE. Issoufou Mahamadou, et à la vision partagée du Chef du Gouvernement, SE. Brigi Rafini. Au titre de l'année 2016, déclare le directeur régional de l'Agriculture M. Kabou Moussa, l'État et ses partenaires ont pu mettre à la disposition des producteurs d'Agadez plus de 7 milliards 573 millions 180 mille FCFA dans le secteur agricole (y compris les appuis d'urgence pour compenser les pertes liées aux inondations des exploitations).

Ainsi dans le cadre du renforcement des capacités, on note l'affectation de 26 cadres, toutes catégories confondues, et le redéploiement des agents; la dotation en moyens roulants pour rendre effectif l'encadrement des producteurs (23 motos); les équipements et matériels informatiques et de bureaux ; le carburant de suivi de la campagne agricole d'hivernage; la formation de près de 10 000 producteurs avec l'appui des partenaires.

Pour les appuis en intrants agricoles, 47,9 tonnes de semences d'hivernage et 232,88 tonnes en cultures irriguées, 595 tonnes de semences potagères et 3088,9 tonnes d'engrais ont été mises à la disposition des producteurs. Concernant le machinisme agricole, c'est 96 tracteurs et 3 motoculteurs qui ont été injectés dans la région. Plus de 2000 motopompes ont été placées pour l'irrigation, ainsi que 402 kits de petits matériels.

Le coût global de l'appui est estimé à 3 milliards 334 millions 196 mille FCFA. Plus de 4 milliards 238 millions 984 mille FCFA sont attendus d'ici la fin du premier trimestre 2017 dans le cadre du Mécanisme de Réponse Immédiate (MRI), financé par la Banque Mondiale pour compenser les pertes dues aux inondations de 2016. Ce montant servira à financer la construction de 855 puits maraichers, l'achat de 84, 5 tonnes de semences, 59,1 tonnes d'engrais, 2364 litres de pesticides, 974 pompes solaires et 34 681 mètres linéaires de réseau californien.

Pour les produits phytosanitaires et appareillage, il y a eu 4124 litres de pesticides et 28306 sachets de fongicides pour un montant de plus 24 millions 744 mille FCFA. Concernant les appareils et matériels de protection, il a été acquis 34 appareils à pression, 25 appareils motorisés, 76 tenues brigadiers, 76 masques, 76 paires de lunettes, 76 paires de gants et 36 bottes.
D'autres financements ont été consacrés à couvrir les volets irrigation et mobilisation des eaux : périmètres irrigués, réhabilitation d'un site agricole, réseau californien et motopompes. En 2016, la région d'Agadez a produit 670 tonnes de céréales (mil et maïs) en hivernage. Actuellement, la région est en plein programme de cultures irriguées avec les résultats probants qui s'annoncent, selon M. Kabou Moussa. En effet, le taux d'emblavure est de 108,22% par rapport à la prévision : 5411,405 hectares emblavés alors que la prévision était de 5 000 hectares.

En cultures irriguées, pour l'année 2016-2017, une production de 8138,2 tonnes de céréales (blé et maïs) est attendue, et pour les autres spéculations, on s'attend à 16 701,5 tonnes, soit un équivalent céréalier de 8 563,3 tonnes. Ces cultures se pratiquent sur l'ensemble des zones de l'Aïr, plus précisément dans les communes de Tchirozérine, Dabaga, Tabelot, Timia, Iférouane et, dans une moindre mesure, dans les communes de Gougaram, Dannet (Arlit) et dans l'Irhazer (commune de In'gall).
Au niveau de la région de Bilma, les cultures sont pratiquées autour des oasis, et dans la commune d'Aderbissanat, c'est surtout au niveau des mares de Tchintaborak, Toukboulana et Marandet que les paysans s'adonnent à l'agriculture. Ces dernières années les productions maraîchères et céréalières d'hivernage sont en baisse à cause de la préférence des producteurs pour les cultures de rente. En effet, depuis 2002, la production de l'oignon a pris le dessus sur les cultures céréalières, ce qui a fait que de 1000 tonnes, elle est passée à plus de 57 660 tonnes aujourd'hui, et cela va de pair avec l'augmentation des superficies, et également avec la maitrise des techniques d'intensification: 1007 ha en 2002, et 1 688 ha cette année. En 2002 le rendement à l'hectare était de 5039 kg contre plus de 20 000 kg actuellement.
Grâce à la compétitivité de l'or violet de l'Aïr et l'avantage comparatif de la région d'Agadez, la tendance est à l'exportation et vise les marchés des pays tels que le Ghana, le Bénin, la Côte d'Ivoire etc. Par rapport à la plus-value à l'exportation cela rapporte de revenus importants aux producteurs. La rente maraichère 2016 a été évaluée à 16 milliards 092 millions 105 mille 973 FCFA de chiffres d'affaires pour
65 635 tonnes de produits vendus. L'oignon à lui seul représente 14 milliards 215 millions 830 mille 200 FCFA de chiffres d'affaires. Les quantités vendues ont enregistré une hausse de 8% malgré la concurrence sur les marchés nationaux et extérieurs.

En ce qui concerne la projection au titre de l'année 2017, l'État et ses partenaires envisagent, dans le cadre du renforcement des capacités, la création des plateformes d'offre de services aux producteurs. Ces plateformes de service, appelées ''Maison du Paysan'', offrent l'encadrement de proximité, les intrants, les formations, les réparations des appareils et machines agricoles, etc. Ce sera des lieux du donner et du recevoir. Il est également envisagé le recrutement des diplômés des secteurs agricoles en vue d'assurer un encadrement de proximité beaucoup plus performant ; le renforcement des équipements et aussi des capacités des producteurs à travers la formation des paysans et des encadreurs; l'organisation des producteurs et les structures coopératives en sociétés coopératives compétitives.

Pour les appuis en intrants agricoles, l'accent sera mis sur la mise à la disposition des producteurs de semences de qualité à temps (58 tonnes); de petits matériels ; de produits phytosanitaires (3000 litres) et appareillage ; et d'engrais (3 000 tonnes). Il sera aussi mis sur pied un projet sur la production annuelle de plus de 6000 tonnes de semences de pomme de terre dans la commune de Tabelot.

Dans le cadre de l'irrigation et la mobilisation des eaux, il s'agira, selon M. Kabou Moussa de la poursuite de la réalisation d'aménagements hydro agricoles et la réhabilitation de ceux existants; la promotion du pompage solaire ; les études techniques des possibilités de la réalisation des barrages d'Imbakatane; la réalisation des seuils et l'aménagement des mares à travers le surcreusement, le fonçage des puits ; la réalisation des clôtures et des réseaux californiens. Dans le domaine des équipements de stockage, de transformation et de vente des produits agricoles, plusieurs banques céréalières, banques d'intrants et kits villageois et communaux seront réalisés.

Cependant des contraintes ont été relevées par la Direction Régionale de l'Agriculture: le transfert des ravageurs et des maladies par des produits en provenance des pays voisins. À cela s'ajoutent des contraintes liées aux semences de pomme de terre dont une grande partie provient d'un État voisin sans contrôle conséquent à nos frontières. Aujourd'hui avec l'adoption, par l'État, de la loi semencière qui va réglementer ce secteur, toutes ces contraintes seront maitrisées et contrecarrées, estime M. Kabou MOUSSA qui fait état de la concurrence déloyale à laquelle l'or violet d'Agadez se trouve confronté.
Malgré ces quelques difficultés, les perspectives sont porteuses d'espoir dans la région, grâce à la volonté politique et l'engagement de tous. Cependant, la maitrise de l'eau demeure un impératif, surtout pour la promotion de nouveaux aménagements, la régénération des palmeraies dans les départements de Bilma et d'Ingall.

La Direction Régionale de l'Agriculture est appuyée par la FAO pour les intrants; par le GIZ pour l'appui- conseils agricoles et certains appuis physiques à travers le PromAP; la Banque Mondiale à travers le PGRC-DU qui a un volet urgence (mécanisme de réponse immédiate) et un autre volet des préventions des risques. Au niveau local, il y a des ONG telles que HED Tamat, CICR et Oxfam et le projet IRHAZER qui apportent un appui considérable dans la réalisation et l'encadrement des aménagements hydro agricoles dans la région. Ce dernier s'intéresse présentement aux aménagements hydro-agricoles de Agharous, Tiguirwit et Injigrane qui viennent d'être réalisés dans le cadre du programme de vulgarisation des cultures irriguées, ce qui ouvrira la porte aux importants aménagements prévus dans la vallée de L'IRHAZER .

Abdoulaye Harouna(onep)

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