Maïkoul Zodi, une figure de la société civile et professeur de collège, a été arrêté mercredi par la police, qui l’accuse notamment de concussion, a appris l’AFP auprès de son entourage.
"Notre camarade Maïkoul a été arrêté ce mercredi vers 06H30 (05H30 GMT) et on lui reproche de percevoir indûment (depuis plusieurs mois) un salaire sans travailler", a déclaré à la radio privée Anfani M. Issa Garba, un autre acteur de la société civile.
Après avoir démissionné en mars 2016 de la Commission électorale nationale indépendante (Céni), où il représentait la société civile, M. Zodi, avait fait une démarche auprès de son ministère afin de "solliciter un nouveau poste d’affectation" mais "à ce jour le ministère ne lui a pas répondu", a expliqué M. Garba. "Depuis il attend ce nouveau poste".
Selon M. Garba, cette arrestation "fait suite à la lettre" du ministère de l’Enseignement secondaire qui informait celui de la Fonction publique que M. Zodi "continuait de toucher son salaire sans travailler".
Dans un communiqué, Tournons la page, une ONG dont M. Zodi est également membre, "exige sa libération immédiate et sans conditions".
"La coalition internationale Tournons la page ainsi que la coalition Tournons la page Niger et tous les autres membres de la coalition sont profondément préoccupés par l’arrestation", selon le communiqué.
A la mi-mars 2016, M. Zodi, avait été mis à la disposition de la Céni pour occuper le poste de rapporteur général, mais il avait démissionné pour dénoncer la "violation" de la loi électorale par le président de la Commission.
Il reprochait notamment au président de la Céni, M. Ibrahim Boubé, d’avoir pris "un arrêté pour remplacer" dans les bureaux de vote les membres de l’opposition, qui avait décidé de boycotter le second tour de la présidentielle remporté par le président Mahamadou Issoufou avec plus de 92% des suffrages.
M. Zodi est l’un des dirigeants du Collectif de la société civile qui a déposé, le 31 mars, une "plainte contre X" auprès d’un juge d’instruction pour réclamer une enquête sur une vente présumée douteuse d’uranium nigérien, baptisée "Uraniumgate", impliquant un proche du chef de l’Etat.
En décembre 2016 et février 2017, son Collectif a organisé deux importantes manifestation de rue à Niamey notamment contre "le coût de la vie" et "la mauvaise gestion" du pays.