On aurait dit que le président de la République a eu les assurances qu’il cherchait dans le pays de tutelle, la France. En tout cas, depuis son retour, il a repris ses bonnes vieilles habitudes. Mettant au profit le premier anniversaire de son nonchalant second mandat, le chef de l’Etat renoue avec les inaugurations de ceci et cela. Dimanche, il était sur le site de la centrale électrique Gourou Banda – que les détracteurs appellent « GorouBanza » pour signifier son caractère inutile -, lundi, il se trouvait sur le boulevard dit Tanimoune et ce n’est pas fini, l’agenda des inaugurations présidentielles se poursuivra.
Pendant, ce temps, le peuple meurtrie, affamé et appauvrie s’interroge sur le déroulement de l’année scolaire, sur le sort réservé à ses 200 milliards portés disparus entre Niamey et Dubaï, sur le devenir de ses institutions républicaines, sur la sécurité de ses enfants et sur l’état de ses finances publiques. Comme s’il n’en a que faire de toutes ces préoccupations, le président Issoufou reste imperturbable. Ce ne sont pas des solutions qu’il cherche aux problèmes qui asphyxient ses concitoyens, non, il continue de les abreuver de discours, de promesses mirobolantes comme pour témoigner d’un mépris certain à l’égard de leur préoccupation. Pourtant, la situation délétère de l’école publique Nigérienne devait interpeller la conscience de n’importe patriote. N’importe lequel, sauf, Issoufou Mahamadou premier des Nigériens. Quel paradoxe. Celui qui, lors de son investiture en 2011, avait fait les éloges de l’école publique qui lui a « permis d’être » là où il est aujourd’hui. Curieusement, c’est sous son règne que cette école est tirée vers le bas pour finir actuellement dans l’abîme.
Alors que son peuple pleure, gémit et souvent hurle sa douleur, lui, ne voit ni n’entend rien. Convaincu qu’il est que tout est rose, le Niger est devenu un paradis terrestre. Issoufou annonce que son programme de Renaissance Acte I a tenu ses promesses à plus de 80%, notamment, dans le secteur de l’éducation et sous ses pieds l’école publique est menacée d’une année blanche ; il promet la fin des coupures intempestives d’électricité et voilà que lesdites coupures refusent de s’estomper ; il affirme que son pays va très bien alors que chaque mois, c’est difficilement que le gouvernement arrive à payer les salaires. Mais Bon Dieu, sommes-nous dans le même pays que notre président ? S’interroge bien de Nigériens lorsqu’ils leur arrive d’écouter les discours du chef de l’Etat, tellement la réalité est différente du langage officiel.
Le président Issoufou refuse d’écouter son peuple et ne voit que ce qui l’intéresse et ne dit que ce qu’il veut : peu importe que ça soulage, agace, contrarie, ou non, son peuple.