Bien que la libre circulation des personnes et de leurs biens soit un droit fondamental reconnu pour tout être humain, l'effectivité de ce droit est surtout un luxe pour les banlieusards de la capitale. En effet, les habitants des quartiers périphériques de Niamey, pour venir en ville, rencontrent toutes les difficultés
Malgré les "Faba-Faba ", les " Kabou-kabou" et autres tacots retapés, la desserte est quasi insuffisante et les populations environnantes s'échinent quotidiennement, pour relier la capitale.
Par exemple, les habitants de Sorey, une banlieue située après le quartier Aéroport, vivent ces calvaires. " Chaque matin je dois dépenser au moins deux mille francs pour mon aller-retour, entre Sorey et Niamey ", affirme Saidou, un habitant de ce tronçon. " D'abord, de Sorey à L'Aéroport, je loue les services d'un taxi-moto appelé " Kabou-Kabou". Ensuite j'emprunte les mini bus qui font la desserte du quartier Aéroport à Niamey ", renchérit -il.
De tels incessants aller-retour quotidiens sont chers et insupportables pour un père de famille, surtout celui qui a des enfants qui poursuivent leur scolarité à Niamey. Nombreuses sont des familles qui croupissent sous le poids d'une telle corvée se quotidienne. La plupart des quartiers de la périphérie se plaignent de l'insuffisance des moyens de transport qui doivent faire la navette entre les quartiers et leurs lieux de travail. Aussi, nul n'est à l'abri d'une telle corvée. Les élèves, les commerçants, les fonctionnaires, les femmes vivent les mêmes difficultés. Parcourir quotidiennement ces distances sont une véritable saignée financière qui n'est pas permise à tout le monde. A l'escale, c'est une véritable bousculade. Il faut faire des pieds et des coudes pour se tailler une place. " Les femmes et les enfants font pitié car avoir de la place est un véritable parcours de combattant", affirme un jeune homme, un habitué du coin. Certains sollicitent la bonne compréhension des particuliers qui les remorquent ou les prennent dans leurs véhicules personnels. Mais l'un dans l'autre, le transport interurbain manque de moyens suffisants pour satisfaire une demande de plus en plus criarde. " Vous voyez tout ce beau monde aligné qui attend de partir à Niamey et dans tout cela, nous sommes les plus faibles à trouver une place dans cette bousculade ", nous précise Zouéra une dame habitante du quartier Aéroport.
Tous les quartiers périphériques de Niamey, Koira-Tégui, Foula Koira, Niamey 2000, Bongou Koirey, vivent les mêmes problèmes de desserte. C'est pourquoi, " je prie les autorités en charge du transport, pour qu'elles trouvent une solution à ce problème en vue de soulager nos peines, car Dieu seul sait comment nous souffrons chaque jour ", conclue-t-elle. Alors pour mettre fin à cette situation, les autorités et les opérateurs économiques intervenant dans ce secteur doivent aider ces populations qui souffrent autrement.