Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Sahel N° du 6/4/2017

Voir la Titrologie


  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Assemblée nationale: Interpellations des membres du Gouvernement autour des questions de l’éducation
Publié le mardi 11 avril 2017   |  Le Sahel


Assemblée
© Autre presse par DR
Assemblée Nationale


 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Les débats autour des questions de l'éducation sont revenus à l'Assemblée nationale à travers les requêtes en interpellation sur le sujet introduites par les députés Saadou Dillé et Nassirou Halidou. Le ministre de l'Enseignement primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales, M. Daouda Mamadou Marthé, qui a répondu à la tribune de l'hémicycle, aux différentes questions contenues dans les deux requêtes des députés. Ces questions en interpellation ayant touché à l'aspect négociations avec les organisations syndicales du secteur de l'éducation, le ministre d'Etat, M. Mohamed Bazoum, en sa qualité de président du Comité de négociation est venu y répondre. Nous publions dans cette première partie les questions des deux députés et une partie de la réponse du Ministre Daouda Mamadou Marthé.
Questions posées par le député Saadou Dillé
Monsieur le Ministre,
La rentrée scolaire 2016-2017 a été marquée par des agitations dont les échos ont été relayés dans les médias et les réseaux sociaux. Ces «troubles ont été particulièrement intenses dans le secteur public. Eh effet, depuis le mois d'octobre 2016, l'on a assisté presque quotidiennement à des communiqués de presse, des sit-in et des marches de protestation des syndicats des secteurs de l'éducation pour des motifs variés dont entre autres, les réformes que vous avez initiées, les réclamations de salaires et autres avantages statutaires. Les négociations ouvertes en vue de résoudre autant que possible, les problèmes posés par les enseignants ont fait naître un réel espoir quant au dénouement de ce triste épisode. Mais hélas, Monsieur le Ministre, depuis bientôt un mois, ces agitations ont connu un regain d'activité avec comme thème central, la question de l'évaluation des enseignants craie en main. Monsieur le Ministre, compte tenu des importants moyens humains, matériels et financiers que l'État a déployés pour assurer une bonne année académique, la représentation nationale ne saurait passer sous silence une telle situation. Aussi, souhaiterions-nous avoir des éléments de réponses sur les questions ci-après conformément aux dispositions des articles 107, 115 et 116 du Règlement intérieur de notre institution. Quel est le niveau d'exécution des accords conclus entre le gouvernement et les syndicats du secteur de l'éducation ? Quel est l'objet de l'évaluation que vous voulez organiser ? Pourquoi ne concerne-t-elle que les enseignants contractuels ? Où en sommes-nous avec les résultats des investigations menées par la HALCIA en vue de débusquer les enseignants fictifs ?

Questions posées par le député Nassirou Halidou
Monsieur le premier Ministre,
La représentation nationale est profondément préoccupée par la situation actuelle de l'école nigérienne qui n'augure rien de bon sur son avenir, et qui, de l'avis de tous, y compris vous-même, est agonisante, et avec elle tout le système éducatif national. Au point où l'on est à se demander si votre gouvernement a une véritable politique éducative (en dehors des déclarations du président de la république), et le moindre souci pour l'éducation des enfants du peuple dont nous sommes tous issus. Les partenaires techniques et financiers qui nous appuyaient jadis, ne se bousculent plus au portillon pour soutenir le système éducatif nigérien, car ils n'ont plus confiance en vous. Si des mesures structurelles imposées à notre pays dans les années 1990 ont porté un coup dur à notre système éducatif, la politisation à outrance de l'école, le comportement négatif hors pair tant dans la gestion administrative que financière du système éducatif par votre gouvernement, ont contribué à l'achever.
Le changement tant attendu, les promesses tant chantées ne sont plus à l'ordre du jour. Les conditions de travail des enseignants, exploités et sous-payés, sont pitoyables. En pleine capitale, des milliers d'enfants étudient dans des hangars de fortune, assis à même le sol alors que dans certaines contrées du pays c'est sous les arbres que les cours sont dispensés. Le matériel didactique (guide, manuels, tableau) fait cruellement défaut, pire la plupart de ces enseignants manquent de formation adéquate, alors qu'il est du devoir de l'Etat de leur assurer la formation initiale et continue pour mieux assurer leurs pratiques de classe. Comment voulez-vous avoir dans ces conditions une éducation de qualité ?
Vous avez signé en décembre 2017 un protocole d'accord avec les syndicats de l'éducation, un protocole d'accord que vous n'avez pas respecté. Ce qui explique les grèves successives que nous observons dans le secteur. Et au lieu de reprendre langue avec les représentants des enseignants, votre gouvernement verse dans la diversion et la provocation, les insultes gratuites et injustifiées à l'endroit de nos braves enseignants, et même des arrestations pour fait de grève.
Le président du comité interministériel a traité il y a quelques jours, de manière irresponsable, le statut d'une catégorie d'enseignants, la plus importante numériquement, de « juridiquement précaire », alors qu'il est censé créer les conditions d'amélioration de leurs conditions de vie. D'autre part, des dizaines d'écoles sont actuellement fermées dans plusieurs régions de notre pays, à cause de la sécheresse et des menaces de famine (ce qui n'est pas à priori votre faute). Selon le Bureau de coordination des affaires de l'ONU à Niamey, 33 000 enfants d'éleveurs ont abandonné leur scolarité pour suivre leurs parents à la recherche d'aire de pâturage. Les zones les plus affectées sont Zinder avec plus de 17 000 abandons et Tahoua avec plus de 12.000 élèves concernés selon l'ONU.
Questions
Au vu de tout ce qui précède et du nombre de jours de grève observés surtout au niveau de l'enseignement primaire, quel sera le statut de l'année scolaire en cours ? Vous avez décidé de procéder à une évaluation sur table de tous les enseignants, avant de la limiter seulement aux contractuels. En plus des problèmes pratiques en termes de ressources humaines que cela nécessite, qu'avez-vous fait pour améliorer les niveaux des enseignants pour prétendre les évaluer ? Pouvez-vous nous dire le fondement légal et budgétaire de l'évaluation des enseignants que vous envisagez de faire ? Quelles sont selon vous, les insuffisances des méthodes classiques normales d'évaluation telles que proposées par les syndicats ? Qu'est ce qui bloque les matricules des enseignants recrutés depuis 2012 au ministère de l'éducation primaire ? Pouvez-vous nous lister les points d'engagement du communiqué conjoint du 13 décembre 2016 qui ont été intégralement satisfait à la date d'aujourd'hui ?
Pourquoi certains détenus des faux diplômes ont été libérés alors que d'autres continuent à garder prison pour la même affaire? Monsieur le premier ministre, la croissance démographique multiplie les besoins dans ce domaine de base qu'est l'éducation, quel est le nombre d'enseignants pour combien de classes sur l'ensemble du territoire national ? Et quel est le ratio encadreur /enseignant ? Monsieur le premier ministre, l'encadrement pédagogique joue beaucoup dans l'amélioration des prestations des enseignants dans leurs pratiques de classes. Or, selon les informations en notre possession, ça fait plus de deux ans que des moyens ne sont pas mis à disposition de ces encadreurs. Et au moment où ces moyens leur parvenaient, c'est toujours avec retard. Ne pensez-vous que cela ait contribué drastiquement à la .baisse de la qualité de l'enseignement ? Que compteriez-vous faire, pour résoudre le problème d'abandon de classe pour cause de famine dans les régions concernées ?
Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre, l'expression de notre très haute considération ».


Réponses du ministre de l'Enseignement Primaire, de l'Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l'Education Civique aux questions des deux députés
« Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,
Honorables Députés Nationaux,

Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Je me réjouis de l'opportunité qui m'est offerte de me présenter devant la représentation nationale pour répondre aux préoccupations qui sont les siennes et au-delà, qui sont celles de nos concitoyens. En effet, pas un jour ne passe sans que le thème de l'éducation ne fasse l'objet de débats sur les médias, les réseaux sociaux, etc. Ce qui traduit l'intérêt que suscite l'éducation dans notre pays. Comme vous le savez, l'éducation est l'une des priorités du programme de Renaissance Acte 2 de Son Excellence Issoufou Mahamadou, Président de la République, Chef de l'Etat, pour qui l'école doit renouer avec son rôle d'ascenseur social par excellence. Contrairement aux allégations de l'honorable député Nassirou Halidou, tendant à faire croire que le gouvernement n'a pas de politique éducative, celui-ci s'est doté de documents de cadrage comme la lettre de politique éducative, le Programme Sectoriel de l'Education et de la Formation (PSEF 2014- 2024), lequel PSEF a été endossé par les partenaires techniques et financiers et les organisations de la société civile.
A ce titre, le Partenariat Mondial pour l'Education (PME) et l'Agence Française pour le Développement (AFD) financent d'ores et déjà le Programme d'Appui à une Education de Qualité (PAEQ) à hauteur de 100 millions de dollars US (60 milliards de FCFA) pour la période 2014-2018. Par ailleurs, dans la perspective de la mise en place très prochaine d'un fonds commun, d'autres partenaires sont prêts à nous accompagner par des financements massifs en faveur du secteur.
S'agissant des « conditions de travail des enseignants, exploités et sous-payés », selon le député Nassirou, je tiens à vous informer que les enseignants nigériens sont parmi les mieux payés de la sous région. En outre, je tiens à rappeler les efforts consentis par le Président Mahamadou Issoufou pour améliorer les conditions de vie des travailleurs nigériens en général et des enseignants en particulier, s'est traduit par une hausse des salaires, l'octroi d'un certain nombre de primes et indemnités, ayant entrainé le triplement de la masse salariale qui est passée de 95 milliards en 2011 à 250 milliards en 2016. A titre d'illustration, sachez que de 2009 à 2014, le pécule des enseignants contractuels a augmenté d'environ 50%. S'agissant toujours de l'amélioration des conditions de travail des enseignants et des élèves, des efforts sans précédent ont été fournis en termes d'infrastructures, fournitures, matériels et équipements scolaires. En dépit des progrès indéniables enregistrés en matière d'accès à l'éducation, la qualité laisse à désirer. C'est pourquoi le gouvernement a mis en chantier un certain nombre de réformes incontournables susceptibles de sortir l'école de l'ornière.
La baisse de la qualité de l'enseignement, qui ne date pas d'aujourd'hui, est due à plusieurs facteurs, dont les insuffisances de la formation initiale et continue. Rappelez-vous honorables députés en 1982 l'organisation du débat de Zinder sur l'Ecole nigérienne lors duquel débat plusieurs mesures ont été prises notamment la fermeture des internats ; la diminution des bourses. Un peu plus tard en 1983 d'autres mesures ont suivi notamment la fermeture de l'Université et le départ massif des étudiants, notamment ceux de l'UENUN et du Comité Directeur à se retrouver en exil et pour d'autres en détention à Dahotimmi. D'autres mesures sont venues affectées l'Education notamment l'institution du double flux ou double vacation.
Sous la 4ème République il y a même eu le départ massif des enseignants sous le coup de la loi de 55 ans d'âge ou 30 ans de service qui a commencé à vider le secteur de l'éducation de ses enseignants et encadreurs de qualité. En 1998 une autre mesure est venue mettre en place un nouveau type d'enseignant à travers le système de volontariat. En 2003, le Gouvernement a institué le système de contractualisation à travers le PDDE qui a mené le système éducatif à compter 80% de contractuels et seulement 20% d'enseignants formés. Tout cela pour vous rappeler les facteurs qui ont produit la baisse de niveau dans l'éducation que nous déplorons aujourd'hui.
C'est donc pour prendre à bras le corps cette question de baisse de la qualité de l'enseignement à tous les niveaux, que la feuille de route pour une éducation de qualité a été élaborée pour l'ensemble des ministères en charge de l'éducation et de la formation.
Monsieur le Président de
l'Assemblée Nationale,
Honorables Députés Nationaux,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Je voudrais à présent, avec votre permission, répondre aux questions qui m'ont été posées. Certaines de ces questions portent sur les négociations avec les syndicats, pour lesquelles le Ministre d'État, Mohamed Bazoum, Président du Comité Interministériel de négociations, apportera des réponses. Quant à moi, je m'en vais répondre aux autres questions des deux groupes parlementaires en essayant de les regrouper selon leur similitude.
Question 1 : (Député Nassirou Halidou)
Au vu du nombre de jours de grève observés surtout au niveau de l'enseignement primaire, quel sera le statut de l'année scolaire en cours ?
Réponse:
L'année scolaire 2016-2017 a été émaillée d'arrêts de travail suite aux grèves déclenchées notamment par les syndicats des enseignants au mépris des points d'accord issus des différentes rencontres avec la partie gouvernementale. Il faut cependant noter que le niveau de suivi de ces débrayages varie d'une localité à une autre. Sur la base des informations qui nous sont parvenues de nos services déconcentrés, ces débrayages ne sont suivis que dans certains gros centres urbains (notamment Zinder). Le taux d'exécution des programmes varie de 60 à 75,19% avec une moyenne nationale de 67,59%. Cependant avec la prise de conscience de plus en plus des enseignants du Niger nous sommes convaincus que nous pouvons atteindre, d'ici la fin de l'année scolaire prévue pour le 17 juin 2017, une fourchette de 80 à 90%. Ainsi, à la lumière de tout ce qui précède, l'année scolaire 2016-2017 sera bel et bien validée, Incha' Allah.
Question 2 : (Posée par le Député Saadou Dillé) :
Quel est l'objet de l'évaluation que vous voulez organiser ? Pourquoi ne concerne-t-elle que les enseignants contractuels ?
Question 2 ; (Posée par le Député Nassirou Halidou)
Vous avez décidé de procéder à une évaluation sur table de tous les enseignants, avant de la limiter aux contractuels. En plus des problèmes pratiques en termes de ressources humaines que cela nécessite, qu'avez-vous fait pour améliorer les niveaux des enseignants pour prétendre les évaluer ? Pouvez-vous nous dire le fondement légal et budgétaire de l'évaluation des enseignants que vous envisagez de faire ? »
Réponse :
J'ai là deux questions qui se recoupent par rapport au sujet de l'évaluation. Avant de vous livrer l'objet de l'évaluation, permettez-moi, Honorables députés, de vous présenter la situation de la baisse de niveau des élèves nigériens telle que nous l'avions perçu après les différentes évaluations depuis notre arrivée à la tête de ce département ministériel. Il vous souviendra que lors de mon point de presse de février 2017, j'avais fait cas des résultats de différentes études et évaluations réalisées au plan national et international. Celles-ci ont révélé les contreperformances de nos élèves et de nos enseignants. Le test PASEC (Programme d'analyse des systèmes éducatifs de la Confemen 2014. Cette évaluation par le test PASEC concernait 10 pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, le Burundi, le Cameroun, le Congo, la Côte d'Ivoire, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. De ces 10 pays qui ont été évalués en français et en mathématiques il ressort que les enfants nigériens sont les moins performants. En français par exemple les performances des élèves évalués ayant atteint un seuil minimum, en termes de pourcentages, le Niger a 8,5% ; le Bénin 51,7% ; le Burkina ; le Tchad 15,7%. En mathématiques notre pays a atteint un taux de 7,7% alors que le Bénin présente un résultat de 39,8% ; le Burkina 58,8% ; le Tchad 19,1%.
Quand nous avons cherché à comprendre qu'est ce qu'il en est des résultats de baisse de niveau à l'intérieur même de notre pays, la Région qui est considérée comme présentant les résultats les plus appréciables tant en mathématiques qu'en français c'est celle de Niamey avec un niveau de 45%. Le test a subdivisé le pays en 7 zones. Les zones régions sont considérées en queue de peloton c'est-à-dire là ou le test a révélé que les élèves sont moins performants : il s'agit du bloc Zinder-Diffa considérée comme une zone ; la zone Tillabery et la zone Dosso.
Cependant, pour jauger les résultats du test PASEC au niveau de la zone considérée comme la plus performante à savoir la zone de Niamey nous avons mené une étude qui a révélé que dans beaucoup d'écoles sur un échantillon de 20 élèves que nous avons interrogés aucun n'a la moyenne. C'est pour vous dire à quel point cette situation de baisse de niveau scolaire est catastrophique. Quand nous avons reçu ces résultats nous avons essayé au niveau du Ministère avec mes techniciens de déterminer quelles peuvent en être les causes. Elles sont clairement ressorties c'est le niveau des enseignants qui est en cause. C'est ainsi que j'ai entrepris une mission à l'intérieur du pays notamment dans les écoles normales.
Nous avons fait le constat que dans ces écoles de formation d'enseignants les résultats de fin d'année sont toujours entre 98 et100% de réussite. J'ai attiré l'attention des Directeurs et des encadreurs d'arrêter cette affaire de 100% de réussite qui est manifestement de la complaisance car elle ne se ressent pas sur le niveau des élèves. Il ne faut donc plus donner un diplôme d'enseignant à celui qui ne le mérite pas. A la fin de l'année juin 2016 les résultats au niveau des ENI sont retombés en moyenne à 50% de réussite en fin d'année et pour la première fois dans ces Ecoles normales du Niger il y a même eu des renvois. Mieux nous nous sommes attaqués à l'autre problème qui est le test d'entrée dans les Ecoles normales qui étaient des véritables passoires en admettant même ceux qui ont eu 5 de moyenne sur 20. Nous avons dit que désormais ne deviendra enseignant qui veut mais qui peut. Conséquences: les derniers tests organisés pour l'entrée dans les Ecoles normales ont donné les résultats suivants : pour le recrutement par voie de concours pour des candidats titulaires du BEPC sur l'ensemble du Niger nous avons enregistré 3.540 candidats prétendants à entrer dans les Ecoles normales. Ils sont repartis comme suit : Agadez 144 ; Diffa 102 ; Doutchi 183 ; Dosso 675 ; Tessaoua 91 ; Maradi 568 ; Niamey 334 ; Tahoua 249 ; Tillaberi 339 ; Magaria 19 ; Zinder 836. Sur ces 3540 candidats titulaires du BEPC et auxquels nous avions administré les épreuves du BEPC 2015 en français et Maths, tenez vous bien seuls 28 ont eu la moyenne sur 20. Là aussi je vous donne les détails : Agadez 1 ; Diffa 0 ; Doutchi 1 ; Dosso 4 ; Tessaoua 2 ; Maradi 2 ; Niamey 1 ; Tahoua 3 ; Magaria 0 ; Tillaberi 0 ; Zinder 14. Malgré tout j'ai dit au Comité de repêcher ceux qui ont obtenu 9 sur 20. Nous nous sommes retrouvés à 52 admis sur 3.540. Je me suis dit que peut être ces 3540 candidats ont obtenu leur BEPC à l'oral.
Nous avons repoussé le repêchage à ceux qui ont obtenu 8 sur 20 de moyenne et là nous nous sommes retrouvés avec 93 admis sur les 3540 candidats. Au niveau du Ministère nous nous sommes dit qu'on ne peut pas avoir comme souci la recherche de la qualité et descendre à moins de 8 de moyenne sur 20. Nous nous sommes donc résolus à proclamer ces 93 admis sur 3540. Le concours d'entrée dans les Ecoles normales comprend un autre niveau qui est celui des titulaires du Baccalauréat. Là aussi pour ne pas compliquer le test nous avons décidé d'administrer des épreuves de Bac série A de l'année 2015 à ces candidats qui sont au nombre de 344. Là c'est encore plus grave car nous avons eu comme résultat d'admis avec la simple moyenne de 10 sur 20 néant. J'ai ordonné d'appliquer le même principe de repêchage de ceux qui ont eu 9 de moyenne. Là aussi néant sur les 344 candidats.
Je me suis dit que ces 344 candidats seraient peut être de ceux qui ont obtenu leur Bac à l'oral et demandé un repêchage à 8 de moyenne sur 20. Et là nous nous sommes retrouvés avec un résultat de 8 admis sur les 344 candidats ce qui représente 2,32% d'admis...par repêchage. En tant qu'enseignant de formation j'ai été sidéré d'apprendre qu'il ya même des candidats titulaires du BAC qui ont eu la note 0 sur leur copie de français. J'ai demandé à voir ces trois copies. Effectivement sur les deux premières copies les candidats se sont mis à recopier tout simplement l'énoncé de l'épreuve de la 1ère à la dernière page.
Quant à la 3ème copie le candidat a, dans la partie introduction recopié l'énoncé de l'épreuve et dans la partie développement il a tout simplement écrit « Allah Ka bamou sa'a » traduit cela donne « Dieu donne nous la chance !». Pouvons-nous ouvrir une classe de seulement 8 personnes dans une Ecole normale?
C'est nettement insuffisant. Cette fois la technique pour repêcher le plus grand nombre a été pour nous de donner leur chance à ceux qui ont eu la moyenne aux épreuves de français, de Maths et d'Arabe. En appliquant cette technique nous nous sommes retrouvés, y compris les 8 précédemment repêchés, à 63 admis.
(LA SUITE DANS NOTRE PROCHAINE EDITION)

Intervention orale scriptée par Mahaman Bako(onep)

 Commentaires