Hama Amadou : «Les ennemis du Niger sont ailleurs, ce ne sont ni les scolaires ni les autres citoyens qui ne font que revendiquer pacifiquement leurs droits »
Le lundi 10 avril 2017, c'est avec colère et indignation que le peuple nigérien et la communauté internationale ont été, une fois de plus, les témoins de la répression particulièrement sauvage dont ont été victimes les scolaires nigériens, avec pertes en vies humaines dont le nombre exact reste encore à déterminer.
Par ceux-là mêmes qui disent aimer l'école et dans les mains desquels tout le système éducatif national, mis en place avant eux au prix de mille efforts, agonise aujourd'hui.
Le communiqué contradictoire du gouvernement montre tout son mépris pour le peuple nigérien de manière générale.
Et la précipitation avec laquelle la fermeture du campus universitaire a été décidée par un ministre de la République, sur un papier sans entête de l'institution, après seulement un jour de grève, versant plus de 23 000 étudiants dans la rue, montre que le sort de l'école nigérienne est scellé d'avance par ceux qui en ont la charge.
Dans ces circonstances douloureuses, je présente mes sincères condoléances aux familles endeuillées, à tous les scolaires nigériens, victimes d'une répression sévère et disproportionnée sans précédent, ainsi qu' au peuple nigérien.
Je souhaite par ailleurs un prompt rétablissement aux blessés.
C'est l'occasion pour moi de rappeler aux agents des forces de défense et de sécurité que le maintien de l'ordre se fait selon des règles bien définies par la loi et avec discernement.
Du reste, force reste à la loi.
C'est la raison pour laquelle il est nécessaire et urgent d'ouvrir une enquête pour situer les responsabilités à tous les niveaux et poursuivre devant les tribunaux ceux qui ont ordonné cette répression ainsi que ceux qui l'ont exécutée sans discernement ni humanité face à des enfants aux mains nues.
Les ennemis du Niger sont ailleurs, ce ne sont ni les scolaires ni les autres citoyens qui ne font que revendiquer pacifiquement leurs droits reconnus par la loi.
Que Dieu veille sur le Niger et protège son peuple.