Suivant attentivement la situation des plus délétères que connait l’école publique depuis la rentrée académique 2016-2017, le bureau exécutif national du SNES-NIGER fait la déclaration dont la teneur suit.
Le BEN constate avec amertume que face aux revendications des scolaires et des enseignants, le gouvernement répond par le lynchage médiatique, les menaces et la répression policière.
En effet, les différentes sorties des ministres ayant eu en charge de négocier et signer des accords avec les syndicats d’enseignants et de scolaires et celles du principal parti au pouvoir, ne peuvent être qualifiées autrement.
Ces ministres se comportent, comme si aucun engagement ne les lie à ces syndicats.
S’ils font mention de ces engagements, c’est pour dire qu’ils les ont respectés, et que les responsables des syndicats persistent dans leurs agitations, parce qu’ils ont tout simplement d’autres agendas cachés.
Le BEN SNES NIGER relève sans surprise la réponse brutale que le gouvernement a donné le 10 Avril au ras-le-bol des étudiants et scolaires, qui fatigués d’attendre la mise en œuvre des engagements pris depuis des années, ont tenu à le manifester dans un esprit démocratique comme le précise leur mot d’ordre.
Selon le communiqué du gouvernement, un bilan provisoire fait état de 313 personnes interpellées dont 57 libérées, 109 blessées dont 88 manifestants et 21 policiers. Le bilan matériel fait état de plusieurs véhicules et motos endommagés. Le gouvernement a aussi annoncé la fermeture des campus universitaires de Niamey et de Maradi.
Pour sa part, le CD/USN fait état d’au moins un mort et de plusieurs blessés dans les rangs des scolaires.
Tout ceci n’aurait pas pu arriver si le gouvernement avait honoré à temps les engagements pris avec les scolaires ; ou à défaut s’il les avait appelés à des négociations. Mais comme d’habitude, le gouvernement a préféré se murer dans le silence et le mépris au lieu de faire face à ses responsabilités, à ses engagements.
Au vu de tout ce qui précède, le BEN SNES ;
- Dénonce la brutalité avec laquelle les élèves et les étudiants ont été réprimés ;
- Dénonce la désinvolture avec laquelle les questions de l’école Nigérienne sont traitées par le Gouvernement ;
-Dénonce la fermeture des campus universitaires de Niamey et de Maradi ;
- Recommande aux forces chargées du maintien de l’ordre de faire preuve de plus de professionnalisme afin d’éviter les abus constatés ;
- Demande au Gouvernement de prendre toutes ses responsabilités pour un retour au calme dans le secteur éducatif, meurtri par les grèves et autres manifestations des scolaires et des enseignants;
- Demande la réouverture immédiate des campus universitaires de Niamey et de Maradi ainsi que la libération de tous les scolaires arrêtés,
- Apporte son soutien à l’USN dans sa lutte pour la défense des intérêts matériels et moraux de ses militants et lui demande d’éviter tout acte de vandalisme au cours de ses manifestations ;
- Apporte son soutien aux journalistes de la presse audiovisuelle du Privé et particulièrement au journaliste du groupe canal 3 ayant fait l’objet d’agression de la part des policiers alors qu’il ne faisait que son travail ;
- Se réjouit de l’ouverture d’une enquête, comme l’a annoncé le communiqué du Gouvernement et exige qu’elle soit transparente afin que toute la lumière soit faite sur ces événements malheureux du 10 avril 2017 ;
- Présente ses condoléances les plus attristées à la famille de la victime et souhaite un prompt rétablissement aux blessés.
Fait à Niamey, le 12 avril 2017
Pour le BEN SNES le camarade Secrétaire Général