Dans la capitale du Niger, Malah Bagalé a été enterré lundi en présence d’une immense foule qui a suivi sa dépouille de la morgue de l’hôpital au cimetière Yantala.
Sa photo tournait en boucle sur les réseaux sociaux du Niger : visage clair et mince, fine moustache, lunettes et tenue soignée. Malah Bagalé avait 24 ans. Il était étudiant en troisième année de sociologie à l’Université Abdou-Moumouni de Niamey. Il est mort voilà une semaine pendant l’assaut de la faculté par la police, pour disperser un mouvement de protestation lycéen et étudiant et a été enterré, lundi 17 avril, au cimetière Yantala de la capitale.
Dans la grande maison familiale du quartier « 105 Logements », le père et la mère de Malah ont attendu une semaine qu’on leur rende le corps de leur fils qui reposait à la morgue. Autour d’eux, la famille, des voisins, des camarades étudiants et des visiteurs originaires de Diffa, la région est du Niger actuellement dans la turbulence de la secte islamiste Boko Haram. Le père de Malah est un ingénieur agronome à la retraite. Il est d’ethnie kanourie, a une barbe blanche et se déplace avec une canne. Sa mère est peule, comme la première femme du papa qui accueille tout le monde chez elle. La mère de Malah est vêtue et voilée de noir, chapelet à la main. Elle travaille pour l’ONG chez Helen Keller International, à Diffa.
Panafricaniste et marxiste révolutionnaire
Dans cette famille de cadres, tout le monde a fait des études. La grande sœur de Malah est en master de droit à Ouagadougou. Les plus jeunes des cinq frères et sœurs de Malah sont restés à Diffa, où le jeune homme a fait toutes ses études jusqu’au bac. En 2013 et 2014, le lycéen est secrétaire général de la section lycéenne et collégienne de l’Union des scolaires du Niger (USN), dans sa région. « Un élève exemplaire », d’après Mounkaïla Abdo Laouali Serki, professeur de philosophie qui a présidé le jury du jeune homme au baccalauréat.
En 2014, il arrive à Niamey pour s’inscrire à l’université. Il s’installe chez sa belle-mère, auprès de ses onze frères et sœurs.... suite de l'article sur LeMonde.fr