Faire de Niamey une capitale où il fait bon vivre, c’est le rêve des autorités actuelles. C’est dans ce sens qu’a vu le jour le programme Niamey Gnala ou Niamey la coquette. Depuis, quelques actions sporadiques s’observent dans la capitale. Pour l’essentiel il s’agit de l’enlèvement des ordures ménagères. Mais la tâche reste immense. Autant dire que le Haut-commissaire Niamey Gnala a du pain sur la planche. Dans certains quartiers de la capitale les habitants cohabitent avec des tas d’immondices. C’est le cas du quartier Bobiel plus connu sous le nom de Bobiel 2ème pompe. La voie latéritique du quartier, en plus d’être tortueuse et désagrégée, est complètement impraticable. C’est à se demander même si des êtres humains y vivent. Plastique, détritus, vieux pneu, bref un cocktail favorable au développement de toute sorte de bactérie. Dès qu’on met pied dans cette zone, une puanteur insupportable vous accueille. Face à la situation, et surtout à la démission des décideurs, les habitants de ce quartier ont décidé de sortir de leur silence pour en finir avec l’insalubrité. ISSA IBRAHIM, possède un atelier de soudure dans le quartier. Il est bien conscient du danger qui les guettent : " Pour vivre dans ce quartier il faut s’armer de patience, les odeurs pestilentielles,
c’est difficile de se mouvoir dans le quartier, vous voyez vous-même l’état du quartier, c’est des ordures partout, à quelques mettre des habitations, il n’est pas normal que le bon milieu d’un quartier soit transformé en dépotoir. Mieux les poubelles ne sont pas vidées à temps, on se demande même si les autorités municipales existent. Nous sommes exposés à toutes sortes de maladies. Le manque d’hygiène en est une porte ouverte, Il y a trop de moustiques, les enfants sont toujours malades. Les responsabilités sont partagées. " NANA FATCHIMA commerçante de son état est particulièrement touchée : " Cette situation a un réel impact sur mon commerce. Du fait des ordures stagnantes, les clients hésitent à venir puisque le coin sent mauvais. Auparavant il y avait une vendeuse de nourriture ici mais elle a dû s’en aller avec le problème d’hygiène parce que les gens ne viennent plus acheter" fait-elle remarquer. Un autre habitant IDI AMADOU, estime que " on ne peut que le déplorer notre vécu quotidien, c’est très déplorable parce que là où une population riveraine vit, essaie de subvenir à tous ses besoins , le secteur doit être hygiénique pour la santé. Nous faisons tout pour empêcher cela, mais ils viennent nuitamment pour déverser des ordures. " Hassan Amadou gère une petite échoppe dans le quartier, il pose le problème en terme de grève des agents municipaux. " Cette situation est provoquée par la grève des agents de la mairie, auparavant il avait même un gardien et les poubelles étaient vidées à temps, mais les grèves récurrentes des agents municipaux la situation est devenue pire et nous sommes constamment menacés par l’insalubrité. " En fin YAHYA Abdoul karimou, riverain lance un appel à l’endroit des plus hautes autorités : " nous avons tous les problèmes du monde à cohabiter avec cette insalubrité, nous demandons autorités de penser à nous, car bientôt c’est la saison pluvieuse. Il est inconcevable de vivre dans ce quartier avec la pluie même en temps normal, ajouter à cette situation nous allons certainement vivre le calvaire pire et simple. "
Le haut commissaire au projet Niamey Gnala et le président du conseil de ville de Niamey sont alors interpellés pour permettre aux paisibles riverains du quartier bobiel de vivre décemment. Leurs implications est sans nul doute le souhait premier de ces riverains.