Réformer l’Union africaine pour la rendre plus efficace, moins bureaucratique et financièrement indépendante des bailleurs internationaux, c’est la lourde tâche qu’a été confiée en juillet 2016 au président rwandais Paul Kagame. Ce dernier a rendu son rapport en janvier dernier à Addis-Abeba lors du dernier sommet de l’institution panafricaine. Le principe de ces réformes a été formellement adopté par ses homologues africains. Désormais, il s’agit de discuter des modalités de la mise en œuvre de ces réformes. Cela a été l’objet d’une réunion qui s’est tenue à Kigali dimanche 7 mai en présence du président rwandais et des représentants des pays de l’Union africaine.
Ne pas répéter les erreurs du passé, tel a été le mot d’ordre de cette rencontre, comme l’a martelé Donald Kaberuka, l’ancien président de la Banque africaine de développement et membre du comité de réforme. « Il y a eu par le passé de nombreuses décisions prise par l’Union africaine qui n’ont pas été mises en œuvre ou ont été partiellement mises en œuvre. Toute réforme est difficile, mais l’absence de réforme ne fait que mener à des difficultés futures », a-t-il affirmé.
La réforme la plus discutée a été celle du financement de l’Union africaine pour la rendre plus indépendante des donateurs étrangers. Si le principe d’une taxe de 0,2% sur certaines importations a d’ores et déjà été adopté, plusieurs pays dont le Nigeria et Maurice se sont inquiétés des accords commerciaux de libres échanges dans lesquels ils se sont engagés.
En réponse, Moussa Faki Mahamat, le président de la commission de l’Union africaine, a rappelé que les Etats africains se sont engagés à mettre en place une zone de libre-échange continentale, zone qui permettrait de légaliser ce prélèvement pour les pays concernés : « Certains Etats ont reçu des correspondances soit par l’OMC soit par les Etats-Unis, mais je crois que ceci ne doit pas nous empêcher, nous en tant que continent, pour l’intérêt et pour justement arriver à cette intégration pour libéraliser le commerce intra-africain et le commerce entre l’Afrique et le reste du monde, ça ce sont des mesures qui peuvent nous permettre d’atteindre cet objectif ».
Reste à savoir quand une telle zone de libre-échange sera effectivement mise en place. Les pays de l’Union africaine se pencheront une nouvelle fois sur ces réformes lors du prochain sommet de l’organisation panafricaine en juillet à Addis-Abeba.... suite de l'article sur RFI