Aliment de base des populations nigériennes riveraines des zones de production, le riz fait aujourd’hui partie de l’alimentation quotidienne de la grande majorité des Nigériens. Et le Niger dispose des ressources en eau et des espaces, qui une fois mis en valeur et bien exploités, peuvent contribuer à répondre à une bonne partie de la demande en riz du pays. Face aux multiples défis économiques, et à la nécessité de promouvoir la production locale et garantir la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les populations nigériennes particulièrement celles de Niamey accordent, ces dernières années, de plus en plus un intérêt au riz local. Des points de vente se sont multipliés, l’Etat et ses partenaires ont aussi investi pour renforcer les capacités opérationnelles de l’ONAHA afin d’accompagner les producteurs à travers la dotation en semences améliorées, la réalisation et la réhabilitation des aménagements hydro-agricoles.
Selon le directeur de la Mise en valeur et Analyse Economique de l’Office National des Aménagements Hydro-Agricole (ONAHA) Elhadj Saminou, cet office a été créé pour réaliser et accompagner les aménagements hydro-agricoles ainsi que les organisations paysannes qui les exploitent. Ainsi, l’ONAHA intervient dans le cadre de l’entretien des aménagements et accompagnent les structures paysannes en les organisant et en leur apportant un appui conseil nécessaire pour une meilleure exploitation des aménagements. L’accompagnement que l’ONAHA permet aux organisations d’accroitre la productivité, de maintenir l’accroissement et voire même de l’augmenter. Pour faire cela, il y a un dispositif à mettre en place. C’est dans ce cadre que la direction en charge de la mise en valeur appuie les producteurs en termes de vulgarisation, d’appui coopératif, de promotion de l’irrigation privée, de gestion de l’eau, et enfin en termes d’analyse économique qui est un outil de décision.
Parlant de l’appui à la vulgarisation, le directeur de la Mise en valeur et Analyse Economique à l’ONAHA a précisé que des innovations sont apportées, testées et propagées. L’objectif de ces innovations dit-il consiste à améliorer la production. A cet effet, la sélection d’une semence de bonne qualité qui donne de bon rendement et qui a une bonne productivité, est importante. Suite aux inondations de 2012 ayant emporté les cultures rizicoles, l’ONAHA, grâce au concours financier de l’Etat et de ses partenaires, a importé des variétés de semences de bonne qualité à partir du Mali voisin afin de les vulgariser. Les variétés de riz importées ont été particulièrement appréciées par les producteurs ainsi que les consommateurs. C’est un appui que l’ONAHA a apporté aux producteurs pour qu’ils puissent améliorer la production et la productivité du riz. Notons que l’ONAHA avait par le passé une démarche qui consistait à responsabiliser les producteurs pour qu’ils aient le pouvoir de gérer, mais malheureusement trente (30) ans après, les résultats ne sont pas promoteurs.
Les périmètres sont dégradés, d’autres ont cessé de fonctionner, les coopératives sont endettées, le système de gestion ne répond plus aux résultats attendus. Après un diagnostic et compte tenu de l’importance de l’irrigation, l’Etat s’est donné les moyens d’accroitre ce secteur en commençant d’abord par la restructuration de l’ONAHA pour booster l’irrigation au Niger. Grâce aux efforts consentis par l’Etat et ses partenaires, la production est passée de 4,36 tonnes du riz en 2010 à 6 tonnes à l’hectare en décembre 2016 soit un gain de 2 tonnes à l’hectare. L’ONAHA gère aujourd’hui 74 aménagements fonctionnels. Ce sont au total 16.344 hectares exploitables tout au long de l’année en ce qui concerne les aménagements rizicoles avec deux campagnes par an. Notons que 7.976 hectares sont exploités en saison sèche et 8.674 hectares en saison pluviale. Elhadj Saminou a par ailleurs indiqué qu’en 2015 la superficie aménagée était de 15.185 hectares exploités par 41.092 chefs de famille dont 1.233 femmes.
D’après le directeur de la Mise en valeur et Analyse Economique, il a été produit quelque 82105 tonnes de riz paddy sur 14.315 hectares exploités en 2015. Sur la base du prix du kilo du riz paddy vendu à 187 FCFA, la valeur de la production 2015 est estimée à environ 15 milliards 400 millions FCFA. Ces coûts sont en hausse pour cette année. S’agissant de l’augmentation de la production en riz, Elhadj Saminou souligne qu’il y a des projets qui comptent aménager et réhabiliter des périmètres pour accompagner les producteurs pour qu’ils puissent accroitre leurs capacités de production. Il s’agit du PGRC-DU, de la Banque Mondiale, du MCC, du GIZ. L’Etat pour sa part s’est engagé à aménager 2.000 hectares de grands aménagements par an et réhabiliter 1.000 aménagements. Pour s’assurer de la bonne exécution de ce projet, l’ONAHA signe un contrat plan avec les Ministères des Finances ; de l’Agriculture ; du Plan, pour développer les cultures irriguées. Si l’ONAHA réussit à réaliser tous les travaux envisagés, il y aura une augmentation supplémentaire de 12.000 tonnes du riz par an, soit un apport financier d’environ deux (2) milliards de FCFA.
Le choix des variétés de semences, l’intensification des cultures, la distribution équitable de l’eau sont entre autres mécanismes permettant à accroitre la production. Il a confié que l’ONAHA est à pied d‘œuvre pour soutenir les efforts des paysans. Il faut par ailleurs souligner que le riz local produit est prisé par les consommateurs du fait de sa bonne qualité et des prix acceptables. D’après le directeur de la Mise en valeur et Analyse Economique, toute production du riz qui dépasse deux (2) ans après décorticage, est périmée du fait que ce riz est enlevé de son stock de sécurité. C’est pourquoi il est nécessaire de mettre un accent particulier sur la production et la consommation du riz local. La consommation du riz produit au niveau local permet de soutenir les actions des paysans locaux, de contribuer au développement économique du pays, et contribue au bien être de l’organisme sachant que la production locale est surtout d’une qualité inégalée. Elhadj Saminou a rassuré que contrairement aux années antérieures, la qualité du riz du Niger a été nettement améliorée. L’Etat a dégagé des ressources pour rénover les machines du Riz du Niger.