II n’est pas difficile d’instruire, en tout cas à charge, le procès du franc CFA. Le réquisitoire est particulièrement convaincant à trois niveaux. Tout d’abord, la monnaie commune n’a servi ni l’intégration des pays membres ni leur croissance économique, deux conditions essentielles à leur développement. Le commerce intra zone franc CFA est de l’ordre de 15 % et tous les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont un développement humain parmi les plus faibles du monde.
Ensuite, la Banque centrale a poursuivi des objectifs qui n’étaient pas « bons pour la croissance » et, faisant trop bien ce qu’il ne fallait faire que modérément, elle a enfermé les pays dans une « servitude monétaire ». Elle pratique des taux de couverture de l’émission par les réserves de change de l’ordre de 80 %, bien au-delà de ce que requièrent les arrangements du compte d’opérations.... suite de l'article sur LeMonde.fr