L’Université de Diffa, ville située à plus de 1300 km, à l’extrême Est de Niamey, organise depuis lundi matin un symposium international sur la déradicalisation des jeunes et la réinsertion des repentis de Boko Haram.
Trois jours durant, les participants à cette rencontre internationale, en l’occurrence, des chercheurs, des membres du gouvernement les députés de la région et autres responsables diplomatiques, auront à échanger sur les pratiques de résolution de
conflits, la déradicalisation et la réinsertion des ex-combattants dans les pays du Bassin du Lac Tchad.
Ils auront aussi à plancher sur les exemples de déradicalisation en Afrique et dans le monde de même que la problématique du développement dans la région de Diffa et dans le Bassin du Lac Tchad.
Les responsables administratifs, coutumiers et religieux, les victimes et familles de victimes de la violence de Boko Haram, de même que les représentants des associations de jeunes et de femmes, prennent également part à la rencontre.
Le symposium fait suite à un atelier préparatoire qui a réuni du 27 au 28 avril derniers, toujours à Diffa, et qui a réuni près de 150 leaders locaux qui ont débattu pratiquement sur les mêmes thèmes.
Pour le Pr Ali Mahaman, Recteur de l’Université de Diffa, « cette activité se veut une réponse à la préoccupation des autorités, qui est de savoir de quelle manière l’université de Diffa pourrait contribuer au retour de la paix dans le Bassin du Lac Tchad ».
L’Université de Diffa a été créée en août 2014 et ses responsables ont été nommés le 16 janvier 2015, soit à peine trois semaines avant les premières attaques de Boko Haram sur Diffa et Bosso, le 6 février 2015.
Cette situation, loin de décourager le staff de l’université, l’a plutôt amené à mobiliser la communauté scientifiques nationale et internationale pour qu’elle se penche sur la région de Diffa de manière générale et en particulier sur la situation sécuritaire qui y prévaut.
L’Université de Diffa a d’ores et déjà organisé du 2 au 4 novembre 2015, un « Colloque international sur la culture de la paix dans le bassin du Lac Tchad » regroupant plus de 100 participants issus de 19 universités et 14 institutions nationales et internationales.
De même elle a organisé du 14 au 15 mai 2016, un « Symposium sur la sécurité dans le Bassin du Lac Tchad » qui a réuni les responsables coutumiers et les commandements des détachements militaires des quatre pays du Bassin du Lac Tchad (Cameroun, Nigeria, Niger et Tchad). Ce qui lui permet de se positionner comme un élément central dans la recherche de la paix pour les pays impliqués dans la lutte contre le groupe terroriste Boko Haram dans la région.