L’ancien président de la République Mahamane Ousmane fut la première victime du PNDS-Tarayya arrivé au pouvoir en 2011. Aussitôt après l’accession à la magistrature suprême, le parti rose a entrepris de démanteler le CDS-Rahama en détrônant son président. Après près de 5 années de lutte acharnée – avec le soutien de l’appareil de l’Etat – le parti au pouvoir arrive à ses fins, transformant Mahamane Ousmane en SDF politique ou plutôt SPF (sans parti fixe).
Le concassage de l’UDR-Tabatt
Aujourd’hui, le rouleau compresseur se déroule sous les pieds du président de l’UDR-Tabatt, Amadou Boubacar Cissé. Son crime ? Il a osé braver la consigne donnée à la majorité présidentielle à laquelle il appartenait pour se présenter candidat-adversaire, président sortant Issoufou Mahamadou en 2016 ; puis, il a poussé « l’outrecuidance » de rejoindre le regroupement de l’opposition politique FRDDR. Là, c’en était de trop pour le parti au pouvoir. Commence alors une fronde qui renie d’abord l’appartenance de l’UDR-Tabatt à l’Opposition. Puis, les frondeurs disent mettre en place une direction provisoire tout en excluant le président du parti Amadou Boubacar Cissé. Ensuite, ils tiennent un Conseil national pour entériner les décisions et interdire au président Cissé et ses partisans de parler au nom du parti. Les documents issus de ce Conseil sont transmis au ministère de l’Intérieur tenu par le président du PNDS-Tarayya, le parti au pouvoir auquel les frondeurs de l’UDR-Tabatt jurent fidélité et dévouement.
Bientôt le concassage du MNSD-Nassara
Il ne faut pas se leurrer. La prochaine victime du PNDS-Tarayya sera le MNSD-Nassara de Seïni Oumarou. Si l’on a toujours pas les vraies raisons qui ont fait basculer le parti de Tandja Mamadou dans la Renaissance, l’on sait que ce mariage pour le moins contre-nature ne pourra en aucune façon perdurer. Sans doute que le Président Issoufou, en bataillant férocement pour obtenir cette alliance, a sa propre idée derrière la tête. Il est tout autant évident que, le MNSD, parti aguerri dans les luttes politiques et regorgeant de politiciens de haut niveau a aussi ses intentions inavouées. Ce qui est sûr, chacun pense agir pour le bien de ses intérêts, et peut-être, au détriment de ceux de son partenaire/adversaire. Pour sûr, le principal intérêt du MNSD-Nassara et donc, de Seïni Oumarou est de se mettre « au vert » en attendant de pouvoir succéder à Issoufou Mahamadou en 2021. L’intérêt du PNDS-Tarayya et donc de Mahamadou Issoufou reste de conserver le pouvoir en 2021 que ce soit avec le président actuel ou un autre militant. Divergences. Là s’arrêteront les « amours » entre les deux formations politiques. Chacun prendra alors son chemin. Mais s’il ne suffisait que de cela, aucun problème. Le fait est que, pour réussir à conserver le pouvoir, le PNDS-Tarayya a besoin d’affaiblir tout autant ses adversaires apparents que ses alliés/adversaires. C’est justement là, qu’il aura besoin d’un Nassara brisé, déchiqueté en au moins deux morceaux dont l’un va réaffirmer « sa fidélité et son soutien aux actions du président de la République Son Excellence Issoufou Mahamadou » et l’autre va rester fidèle au président du parti ELH Seïni Oumarou. Ce dernier sait très bien qu’après tout ce mal commis au Niger et aux partis politiques dont le sien, Issoufou Mahamadou n’acceptera jamais de remettre le pouvoir au MNSD-Nassara qui, il y a seulement quelques mois qualifiait sa gouvernance de « satanique ». Forcément, on va se retrouver dans une situation semblable à celle de Tandja Mamadou président de la République et Issoufou Mahamadou, chef de file de l’opposition. Les deux hommes avaient réunis leur force pour « abattre » un adversaire commun – Hama Amadou – avant de se « rentrer dedans » du fait de la boulimie du pouvoir du Président Tandja. C’est inéluctablement ce qui va arriver à l’Alliance PNDS-MNSD. Le second veut venir, le premier ne veut pas partir ; inévitablement, il y aura clash. D’ailleurs, les prémices ont été visibles avec la courageuse prise de position de l’Alliance pour la République (APR) du président Seïni suite à la sauvagerie policière du 10 avril 2017 ayant vu la mort de l’étudiant Malla Bagalé. Quand la rupture s’annoncera, c’est le parti de Seïni Oumarou qui en pâtira. C’est lui qui sera divisé et traqué comme une antilope par le lion vorace. En ce moment, le MNSD-Nassara se rendra compte qu’en fin de compte, il a juste réussi à déférer les menaces de division qui planaient sur lui et qui l’ont poussé dans les arcanes de la Renaissance. Tout ça, pour ça ?