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Gouvernance : Bazoum humilie la Renaissance
Publié le jeudi 18 mai 2017   |  L’Eclosion


M.
© Autre presse par DR
M. Mohamed Bazoum, ministre d’Etat, ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération, de l’Intégration Africaine et des Nigériens à l’Extérieur


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La semaine dernière, les représentants de divers pays d’Afrique étaient à Niamey pour les besoins de la 60ème réunion de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP). Une gigantesque rencontre qu’il n’est « pas donné à n’importe quel pays d’accueillir » à en croire le ministre nigérien de la Justice Marou Amadou qui annonçait l’évènement à la presse. Puis, c’est le président de la République lui-même qui a donné le coup d’envoi des travaux de cette réunion régionale qui rassemblent quelques 600 participants. C’est dire combien le ministre Marou avait raison sur l’importance de cet évènement qui a transformé Niamey en capitale des droits de l’Hommes. Et c’est ce moment précis, que le ministre de l’Intérieur Bazoum Mohamed a choisi pour violer la Constitution, brimer les libertés collectives et piétiner les droits de l’Homme devant des témoins venus de toute l’Afrique. En interdisant tardivement une manifestation pacifique de la société civile et en dispersant – au moyen de la force publique – des manifestants mal informés, le ministre de l’Intérieur porte un coup dur à la démocratie. On ne peut mieux faire pour humilier le régime du Président Issoufou qui s’est autoproclamé chantre des droits humains devant les délégués. Du sabotage ? Difficile à dire. En revanche, l’on sait que le parti au pouvoir est traversé par des courants claniques aggravés par l’ambiguïté de la position du chef de l’État quant à sa propre succession. Quoi qu’il en soit, devant de grands témoins, la Renaissance a violé les dispositions de l’article 32 de la Constitution du 25 novembre 2010 :

« l’État reconnaît et garantit la liberté d’aller et venir, les libertés d’association, de réunion, de cortège et de manifestation dans les conditions définies par la loi. »
Cette liberté constitutionnelle commence à devenir une espèce en voie de disparition depuis quelque temps au Niger. La réalité de la question des droits humains au Niger a d’ailleurs été dévoilée aux participants à la 60ème réunion de la CADHP par une personnalité du domaine – et non des moindres – en la personne de Djibril Abarchi, qui a présenté la Déclaration de l’ANDDH, Association nigérienne de défense des droits de l’Homme, une des plus vieilles structures du secteur dans notre pays (voir encadré). Autant dire, une voix qui porte loin, très loin. Si l’objectif du ministère de l’Intérieur était de montrer à la face du monde la nature dictatoriale du régime, c’est bien réussi. S’il s’agissait pour Bazoum Mohamed et ses collaborateurs de prouver que leur régime fait l’unanimité au Niger, ils ont échoué. Gravement. Les délégués africains ont pu voir et entendre le contraire, ils ont suivi sur les différentes chaînes de télévision la réalité de l’ineffectivité de l’exercice des droits et libertés des citoyens. Mieux, les Bazoum se sont lourdement trompés car ce n’est pas de l’unanimité dont la démocratie a besoin mais, simplement de la gouvernance d’une majorité dans le respect strict des droits et libertés de la minorité. Et c’est justement ce que la Renaissance n’a jamais compris.

Encadré :

EXTRAIT DE LA DECLARATION DE L’ASSOCIATION NIGERIENNE POUR LA DEFENSE DES DROITS DE L’HOMME A LA 60ème SESSION ORDINAIRE DE LA COMMISSION AFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME ET DES PEUPLES

La 60ème session de la CADHP se tient dans un contexte caractérisé par de nombreuses violations des droits de l’homme, principalement dues à la mal gouvernance, à l’ignorance et au mépris de certains droits fondamentaux dans beaucoup de pays africains. Malheureusement, le Niger n’échappe pas à cette situation.

Sans être exhaustive, la situation actuelle des droits humains au Niger peut se décliner en deux chapitres :

CELUI DE LA GOUVERNANCE QUE L’ON PEUT CARACTERISER AINSI QU’IL SUIT :

Tentative d’imposer la pensée unique par le harcèlement politico-judiciaire des acteurs de la société civile nigérienne, des journalistes et des opposants.
La dernière en cours est le placement en détention du journaliste Baba Alpha depuis 38 jours en compagnie de son père âgé de 70 ans et d’une 3ème personne.

Le report sine die des élections locales alors que la Constitution n’a pas prévu une démocratie locale sans système électif, sous le fallacieux prétexte de nécessité impérieuse d’un fichier biométrique, alors qu’on venait de faire deux tours de scrutin présidentiel, un scrutin législatif avec un fichier traditionnel. Le corps électoral vient en outre, d’être convoqué pour la tenue d’un scrutin législatif dans la région de Maradi, sans doute sur la base d’un fichier ordinaire.
Jusqu’en fin 2016, la liberté de manifestation était réduite à sa plus simple expression et l’usage excessif de la force publique était récurrent en la matière. La dernière manifestation de cet excès est la mort, le 10 avril dernier, de l’étudiant Malla Bagalé pendant les opérations de maintien de l’ordre sur le campus de l’université de Niamey.
Une commission d’enquête présidée par le Président de la Commission Nationale des Droits de l’Homme et composée de la partie gouvernementale et de la partie estudiantine est mise en place pour faire la lumière sur les faits.

Une justice dont la menace sur l’indépendance est dénoncée par les magistrats eux-mêmes par le biais de leur syndicat.
Mme la Présidente, Honorables commissaires, le Niger est un pays qui a besoin de vivre en paix et qui veut se construire à tous les points de vue.

Cela est à la portée des nigériens pour peu que reculent l’injustice, la discrimination entre nigériens, la corruption et que prévale un partage plus équitable des richesses nationales. En somme, c’est à une meilleure gouvernance que nous appelons.

Je vous remercie de votre aimable attention !

Pour Le Bureau Exécutif National de l’ANDDH
Le Président
Dr Djibril ABARCHI

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