En 2011, l'élection du président Mahamadou Issoufou représentait un espoir de changement pour les Nigériens. Espoir déçu. Depuis sa réélection en 2016, la société civile tente de se fédérer et les manifestations populaires s'intensifient.
La colère s’intensifie au Niger. Une nouvelle manifestation devait avoir lieu samedi à Niamey, dix jours seulement après la dernière, qui avait été dispersée rapidement par les forces de l’ordre. Les élections présidentielles en 2016 (qui inaugurent le second mandat du président Issoufou), jugées frauduleuses, ont cristallisé le mécontentement. L’exaspération populaire générée par la corruption, la mauvaise gouvernance de l’Etat et l’augmentation du coût de la vie, est soutenue par la société civile nigérienne, qui tente de se structurer. Après plusieurs tentatives de fédération infructueuses, le Collectif de l’organisation de la société civile, union d’associations, a émergé en 2016.
Depuis, les syndicats étudiants et professionnels mobilisent et les associations enquêtent. Elles ont mis à jour 40 affaires de corruption présumée dont l’Uraniumgate - des malversations financières supposées liées à la vente d’uranium qui impliquent l’actuel ministre des Finances - ou le détournement de fonds dans la construction du barrage de Kandadji. L’entreprise russe Zarubezhvodstroy, en charge des travaux, a tout simplement disparu avec les fonds avancés et le chantier a été reporté à 2021. Les pertes financières pour l’Etat nigérien se chiffrent en dizaines de millions d’euros.... suite de l'article sur Autre presse