PORTRAIT. Poète et peintre, ce Touareg vient d'entrer chez Gallimard à la NRF et s'offre une exposition de ses oeuvres à Niamey.
Vouloir faire entrer Hawad dans des cases, des contours, lui accoler des épithètes, c'est s'exposer à des protestations. Hawad en rue déjà, rien qu'à l'idée. Rebelle, enragé, Touareg, nomade. Il est tout cela. C'est certain. Mais il l'est tellement que l'idée même le dérange. D'être ceci. Ou cela. D'ailleurs, toute son œuvre dit son refus, ses tentatives répétées de faire éclater le langage, les formes, les sons. D'échapper à lui-même. À sa matérialité. Pour atteindre peut-être, à la fin de décennies d'efforts et de souffrance endurée, « la subtile limpidité ».
Il y a du Rimbaud dans Hawad
« J'applique l'alchimie touareg aux choses. J'essaye de concasser le caillou de la douleur jusqu'à le transformer en subtil parfum. J'ai écopé tous les égouts, mais je suis encore loin d'avoir atomisé mon propre caillou », dit-il. Il y a du Rimbaud dans Hawad : la recherche de l'Azur, la transcendance, l'alchimie du verbe, mais au sens propre, car Hawad a planché sur le soufisme, les cultures du Sahara et même de Méditerranée et du Proche-Orient. Il y a du mystique en lui, mais nourri de tradition cabalistique, qui serait profondément cosmocentré et amazigh.... suite de l'article sur Autre presse