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Concassage du MNSD-Nassara/crise PNDS-Tarayya : Ça se précise !
Publié le jeudi 25 mai 2017   |  L'Eclosion


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© Autre presse par dr
Conseil national extraordinaire du MNSD-Nassara : Explications sur certains évènements ayant marqué la vie du parti


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Qui règne par les armes, périra par elle, dit le dicton. Pour conserver, pérenniser et perpétuer son pouvoir, le PNDS-Tarayya avait inauguré ce qu’on appelle aujourd’hui le « concassage des partis politiques ». Les principales formations politiques du pays en ont été victime, certaines ne s’en sont toujours pas relevées. Les cas patents du MNSD-Nassara qui a dégringolé aux dernières élections avec 12,12% des suffrages en 2016 contre 23,24 % en 2011 ; et du CDS-Rahama, 8,42 % en 2011 contre 2,08% en 2016. Du coup, le CDS-Rahama d’Abdou Labo s’est laissé dépasser par de nouveaux partis politiques comme le MPN-Kichin Kassa (4,35%) et le CPR-Ingantchi (2,91%). Ce, malgré leurs créations à la veille des élections générales de 2016.

Aujourd’hui, c’est le PNDS-Tarayya qui est traversé par un courant divisionniste des plus compliqué. Même si la réalité du pouvoir lui permet jusque-là d’éviter l’explosion de sa cohésion, il n’en demeure pas moins que le climat au sein du parti présidentiel n’est plus viable. Chaque jour c’est un nouveau prétendant à la succession du président Issoufou qui fait surface. Tandis que les « légitimes » n’arrivent pas à s’accorder, chacun croyant ou espérant mériter le fauteuil que le président Issoufou léguera comme dans une succession monarchique. L’interview accordée par Kalla Hankouraou à notre confrère Le Républicain, la semaine écoulée, est la preuve palpable des mésententes sévissant dans les entrailles de la prairie rose. Il dit : « (…) nous avons toujours déjoué les pronostics de déchirement dont rêvent nos adversaires depuis plus de 20 ans. » Le SGA du PNDS ne dément pas la crise, il garde juste espoir qu’il n’y aura pas « déchirement ». Puis, Kalla Ankouraou d’avertir : « (…) le pire qui puisse nous arriver c’est de commencer à douter des vertus de la cohésion, de la solidarité entre camarades et de la discipline, ces valeurs qui ont caractérisé la vie de notre parti et qui nous ont toujours permis de réussir là où les autres échouent. »C’est, certes, bien dosé mais tout est dit. Le militant rose s’inquiète et met en garde ses camarades. Si Kalla est à ce point inquiet, c’est qu’il y a véritablement péril en la demeure. À bien comprendre ce grand militant du PNDS, l’on se rend compte que son parti est en passe – si ce n’est déjà fait – de perdre l’unique chose qui lui a permis d’être aux commandes de l’État et d’y rester jusque-là. Et si l’on perd la seule force dont on se prévaut, la conséquence est sans appel : on disparaît ou, à tout le moins, on tombe pour ne plus jamais se relever.

L’on ne peut pas croire que cette déclaration du Premier Secrétaire général adjoint du Comité exécutif national du PNDS-Tarayya soit une erreur, encore moins, un lapsus dans le genre dont sont coutumiers, les sieurs Bazoum et Massoudou. Elle – la déclaration – est bien calculée, bien réfléchie. Il ne peut en être autrement quand on sait surtout qu’il ne s’agit pas d’une interview télé ou radio qui peut se faire à la va-vite. Ici, il faut d’abord enregistrer, puis transcrire et éventuellement soumettre à l’interviewé pour qu’il s’assure que ses propos sont fidèlement transcrits. De ce point de vue, rien à dire.

En vérité, il s’agit d’un cri du cœur de ceux qui ne sont pas prêts de croiser les bras et regarder leur parti sacrifié sur l’autel des ambitions « pouvoiristes » de quelques égoïstes. Cet appel, ne nous leurrons pas, ne sera pas entendu, au grand dam du Niger entier. Toute désarticulation du parti au pouvoir aura, inéluctablement, de fâcheuses répercutions sur l’appareil de l’État et donc, du pays dans son ensemble. C’est pourquoi, nul ne doit se réjouir de cette éventualité et les socialistes – surtout – devront prendre conscience de la responsabilité qui est la leur et protéger leur parti.

Le démantèlement du MNSD-Nassara a commencé.

En milieu de semaine dernière, les téléspectateurs des télévisions privées ont suivi, non sans intérêt, la déclaration de l’ADP-Zumuntchi et de … qui annoncent pompeusement quitter la barque APR (Alliance pour la République) de Seïni Oumarou. Ils disent s’en aller, non pas rejoindre l’opposition politique, mais la majorité présidentielle à laquelle ils appartenaient déjà. Ce qui est sûr, c’est un coup de semonce destiné au président du MNSD Elh. Seïni Oumarou. « Attention, on peut te dépouiller de bien plus » semble-t-on lui indiquer.Ceci serait la réponse appropriée (?) à la courageuse position de l’APR suite aux malheureux évènements du 10 avril dernier. En effet, contrairement aux autres alliés du président Issoufou, l’alliance de Seïni Oumarou, en dépit de son appartenance à la majorité a, en toute responsabilité, condamner la répression sauvage dont les scolaires avaient été victimes. Cela n’a pas plu au régime qui, on le sait, ne tolère pas l’indépendance d’esprit et donc, le contradictoire. Et il l’a fait savoir à travers les publications qui lui sont proches ayant exprimé des doutes sur la « fidélité » du président Seïni. Mais surtout, ce positionnement hardi du MNSD et ses alliés de l’APR est venu dire au président de la République qu’ils ne sont pas prêts de tout gober et à partager certaines responsabilités. Ce qui est en porte-à-faux à l’agenda du Président Issoufou qui a accepté de prévoir un budget de 500 millions pour la fameuse Haute représentation du président de la République taillée sur mesure pour permettre à Seïni Oumarou de souffler un peu ; en contrepartie, évidemment de son soutien inconditionnel en tout lieu et en toute circonstance comme, du reste, tous les autres alliés du chef de l’État. Seïni a osé ; il doit payer, est-on tenté de croire. C’est en tout cas, le sens que l’on peut donner à ce départ inattendu de l’ADP d’Issoufou Bachar et ……… sinon, pourquoi le choix de se rapprocher d’Albadé Abouba, cet ancien Secrétaire général du MNSD-Nassara qui a croisé le fer avec Seïni Oumarou avant de créer son propre parti le MPR-Jamhuria ? Le signal est fort. Ils auraient pu rester dans la MRN en tant que partis politiques tout simplement. Et la précision d’être proches d’Albadé ne peut pas être anodine.A ceux qui soutiennent que ces deux formations politiques quittent parce qu’elles n’ont rien eu dans le partage, nous disons que cet argument est trop fragile. Si c’était le cas, ils ne doivent pas espérer de strapontins dans la mesure où, c’est le président Issoufou qui partage ; c'est-à-dire, qui nomme aux fonctions de l’Etat. S’il ne les a pas nommés en tant que membres de l’APR, pourquoi le ferait-il aujourd’hui ? Et s’ils n’ont pas l’assurance de gagner,« quelque chose » pourquoi, quitteraient ils, amenuisant du coup, l’espoir de trouver leurs comptes avec l’APR ?

Aussi, dimanche dernier, d’autres militants et pas des moindres du MNDS-Nassara ont pompeusement quitté le navire pour le MPR-Jamhuria encore. Peut-on objectivement parler de coïncidence là ? A L’Éclosion, nous pensons que la machine du concassage de l’autrefois « Grand-baobab » a atteint sa vitesse de croisière mais dans la plus grande discrétion, du moins, pour l’instant.

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