Suite à la décision du Conseil d’Etat du 24 mai 2017, rejetant les recours pour excès de pouvoir des quinze (15) candidats du lignage Sarkin Arewa Les Chefs des villages Arawa de la lignée Sarkin Arewa et alliés de Douméga, Birnin Fallah, Kiada, Nassaraoua, et Zoumbou, se sont réunis en Assemblée générale à 10 heures à l’Ecole de Nassaroua 1. Après un examen de la situation créée, ils ont fait l’importante déclaration suivante, qu’ils ont signée en présence d’un huissier.
Déclaration des Chefs des villages du lignage Sarkin Arewa du Katarma, actuel Canton de Tibiri
Nous,
Chefs des villages Arawa de la lignée Sarkin Arewa et alliés de : Douméga, Birnin Fallah, Kiada, Nassaraoua et Zoumbou,
Soussignés,
Réunis ce dimanche 28 mai 2017 à Nassaraoua, village historique des Arawa,
Faisons la déclaration qui suit :
1 – Prenons acte de la décision du Conseil d’Etat du 24 mai 2017, rejetant les recours pour excès de pouvoir des quinze 15 candidats du lignage Sarkin Arewa en date des 23 octobre, 15 et 31 décembre 2015 visant l’annulation des arrêtés des 22 septembre et 28 octobre 2015, portant liste des candidats autorisés à se présenter à l’élection du chef de canton de Tibiri ;
2 – Tenons à rappeler à l’opinion nationale et internationale :
que le contentieux a pour origine, l’implication à partir de 1912 du lignage maternel goubé de Tibiri, dans la gestion de l’actuel canton de Tibiri, au détriment du lignage paternel Sarkin-Aréwa du Katarma, légitime héritier de ladite chefferie dont la fondation remonte vers 1784 ;
qu’il est clairement ressorti du processus ayant conduit à la décision du Conseil d’Etat :
Que les candidats du lignage Sarkin-Aréwa n’avaient à aucun moment donné, été officiellement tenus informés du rejet de leurs candidatures, ni de son motif par le ministre chargé de l’Intérieur, en violation de la loi portant statut de la chefferie traditionnelle au Niger ;
Que le ministre chargé de l’intérieur avait en prenant ses arrêtés, également violé l’article 12 de ladite loi, l’obligeant à mettre en place une commission ad hoc ;
Que les droits de succession à la chefferie de Tibiri, acquis par notre communauté Arawa par jurisprudence à la suite de l’élection du Chef de canton de Tibiri en 1980, intervenue sous le régime militaire du Général Seyni Kountché et injustement qualifié de « fraude » par le lignage maternel goubé, viennent d’être remis en cause.
En conséquence de tout ce qui précède,
Nous,
Chefs de village signataires de la présente déclaration :
Décidons, au prix de nos vies, de ne plus accepter, à compter de ce jour, l’autorité des Goubawa sur nos villages respectifs ;
Demandons au président de la République, garant de l’application de la Constitution, donc de l’Unité nationale, la séparation pure et simple de notre communauté Arawa de celle des Goubawa ce, conformément à la volonté publiquement affichée, à travers leur propre expression « An raba mu da kaikai », signifiant « on nous a débarrassé de la gale » ;
Saluons cette décision du Conseil d’Etat qui permettra la séparation définitive des deux communautés Arawa et Goubawa, mettant ainsi fin, de manière salutaire, à plus d’un siècle d’une cohabitation forcée, hypocrite et conflictuelle ;
Reconnaissons que le Gouvernement n’a aucune responsabilité dans cette volonté de séparation des deux communautés, fortement exprimée par les Goubawa, et que le Conseil d’Etat n’a fait que traduire en décision ;
Prenons à témoin l’opinion nationale de notre volonté de vivre en paix, préoccupation aujourd’hui rejetée en toute liberté par les Goubawa, décision que nous respectons.
Vive la séparation des deux communautés !