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Message prononcé par Dr Elisabeth SHERIF lors du Sit-in au Rectorat de l’université ABDOU MOUMOUNI
Publié le mercredi 7 juin 2017   |  Actu Niger


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© Autre presse par DR
Dr Elisabeth Sherif


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Tout d’abord je tiens à vous remercier de présence parmi nous, ce matin. Comme vous le constatez, je suis devant le Rectorat, pour protester contre l’exclusion discriminatoire dont j’ai fait l’objet en 2012.



En effet, après la soutenance d’une thèse en Science politique, avec la mention très honorable et les félicitations du Jury, à l’Ecole Doctorale de Science Politique de Bordeaux, j’ai été recrutée à l’Université en 2009, et notamment à la FSEJ, en tant qu’enseignante-chercheuse, contractuelle.

En 2012, l’université a rejeté ma 4ème demande de renouvellement de contrat, au motif d’une part qu’il n’y aurait pas de besoin d’enseignants-chercheurs de mon profil et d’autre part de ce qui a été qualifié de mon refus d’obéir à l’injonction de la présence effective au Département.

Je ne m’attarderai pas sur l’argument du manque de besoin d’enseignants avancé. En revanche, pour ce qui est de l’obligation de résider à Niamey, il faudrait savoir qu’on avait diagnostiqué une affection cancéreuse à mon enfant, qui a nécessité son évacuation sur Paris, car ne pouvant pas être soignée ici. Cependant, malgré la situation, j’ai pu m’acquitter de mes obligations contractuelles vis-à-vis de l’Université, mon employeur.

Mon exclusion, n’était donc pas liée à un quelconque manquement à mes devoirs professionnels. Elle ne reposait pas non plus sur le respect des textes des universités publiques et des dispositions du code de travail nigérien.

C’est le lieu de rappeler, que selon les dispositions communes à toutes les catégories d’enseignants-chercheurs, et notamment aux termes de l’article 29, l’université pouvait me proposer, en lieu et place de l’exclusion, une disponibilité de 3 ans, renouvelable 3 fois, pour les soins de mon enfant.

D’autre part, selon la législation nigérienne du travail, et notamment les articles 53 et 56, un employeur, n’a pas le droit de faire signer à un employé, plus de 2 contrats à durée déterminée. Et qu’au-delà de 2 contrats à durée déterminée signés, le 3ème est réputé être à durée indéterminée. Alors, ayant signé 3 contrats à durée déterminée avec l’Université, aux yeux de la loi nigérienne du travail, je fais encore partie du corps des enseignants-chercheurs de cette Université.

Au regard de tout cela, l’action que j’engage, vise à dénoncer le refus incompréhensible de l’Université de me réintégrer au corps enseignant, en dépit de toutes les démarches nécessaires que j’ai effectuées pour réaffirmer ma disponibilité ainsi que mon engagement à servir mon pays, en partageant, avec mes compatriotes, les connaissances que les contribuables nigériens m’ont, par la grâce de Dieu, aidée à acquérir, au prix de leurs immenses labeurs.

Notre action, fustige également, la prétention et la tendance de l’Université, du fait de son statut autonome, à s’ériger, dans un état de droit, en une sorte de zone de non droit, où des individus pourraient user et abuser de leurs pouvoirs, suivant leurs intérêts et leurs humeurs.

Enfin, nous condamnons aussi le traitement humainement et moralement insoutenable qui m’a été infligé, tout en exprimant notre souhait de ne plus voir une mère, dans un pays comme le nôtre, perdre son travail, à cause de la gravité de l’état de santé de son enfant.

Je vous remercie

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