C’est un homme « pétri d’expérience » qui a été porté mercredi 7 juin à la tête de la force armée conjointe du G5 Sahel pour éradiquer le terrorisme dans la région. Nommé au poste de chef d’état-major général des armées le 29 juin en 2016 pour remplacer le général Mahamane Touré parti à la retraite, le « nouvel homme fort du sahel », a acquis une réputation de meneur de troupes et de guerrier intrépide sur plusieurs fronts militaires au Mali, notamment au nord du pays. Sa nouvelle mission n’est pas une mince affaire.
Né en 1967 à San, dans la région de Ségou au centre du Mali, Didier Dacko est un homme du sérail, en témoigne son ascension fulgurante au sein de l'armée malienne. Après sa sortie de la Prytanée Militaire de Kati, il est promu, non sans faire ses preuves, colonel-major et commandant de la région de Gao lorsque débute la guerre du Mali en 2012.
Un homme du sérail
En 2013, Dacko commande les forces maliennes lors de la bataille de Konna. On lui doit le contrôle de la ville de Gao, le 27 janvier 2013. Une autre date marquera à jamais le parcours dans l'armée malienne du général issu de l'ethnie bobo : le 21 mai 2014. A la tête de près de 2 000 hommes, Dacko mène l'offensive contre le MNLA et le HCUA à Kidal. Un combat sans merci qu'il va hélas perdre au profit des rebelles touaregs. Mais il n'empêche que le général Didier Dacko fait partie des officiers qui ont combattu les mouvements rebelles ainsi que les groupes islamistes au début de la crise. Il s'agît notamment de la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA) qui plaide pour une autonomie des régions de l'Azawad qui comprennent Tombouctou, Gao et Kidal.
Nommé pour commander 10000 hommes
Le désormais ancien chef d'état-major général des armées du Mali est remplacé à son poste par le général de brigade M'Bemba Moussa Kéita, indique un communiqué officiel publié à l'issue du Conseil des ministres mercredi 7 juin. Un conseil des ministres présidé par le président malien Ibrahim Boubacar Kéita.
Le général Dacko aura la lourde responsabilité de commander les 10000 soldats de la force armée conjointe africaine que les pays du Sahel comptent mobiliser. Sa principale mission consiste à déloger les terroristes encore actifs au sud du Sahara et mettre fin aux trafics de tout genre dans la même zone.
Un général appuyé par la France
La nomination du général Dacko fait suite à une réunion ce lundi 5 juin à Bamako entre les ministres des affaires étrangères des pays du G5 Sahel que sont la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad, et la représentante de l'Union européenne, Féderica Mogherini. A l'issue de ladite réunion, l'UE a promis de décaisser une enveloppe de 50 millions d'euros pour appuyer la force armée en gestation et qui attend le feu vert de l'Organisation des nations unies. Et si tout va bien, la force devrait être opérationnelle incessamment.
Ce mardi 6 juin, l'ambassadeur de France à l'ONU, a annoncé présenter un projet de résolution au conseil de sécurité des nations unies autorisant le déploiement d'une force armée africaine au Sahel pour combattre les djihadistes et les trafics. Selon le représentant de la France à l'ONU, le texte devrait être voté la semaine prochaine. Il faut dire que la France qui intervient militairement au Mali depuis 2013 est très préoccupée par la menace terroriste dans le sahel. D'ailleurs, le président français, Emmanuel Macron, est annoncé à Bamako le 2 juillet. Le nouveau chef de l'Etat français prendra part au prochain sommet des pays du G5 Sahel.