L'assemblée nationale a adopté le 10 juin le projet de loi, initié par le gouvernement lors du conseil des ministres du 8 juin, autorisant la ratification de l'Accord Cadre portant création de l'Alliance Solaire Internationale (ASP) signé en novembre 2016 à Marrakech en marge de la Cop22. Il est donc permis d'esperer que notre pays s'engage dans la production à grande échelle de l'énergie solaire.
De par son objectif, l'Accord Cadre portant création de l'Alliance Solaire Internationale (ASP) suscite beaucoup d'intérêts. L'accord pour lequel la loi vient d'être votée concerne un domaine aussi stratégique que celui de l'énergie. Mais, il vise surtout « à réduire le coût du financement des technologies et à mobiliser un nombre important d'investisseurs pour un déploiement massif de l'énergie solaire, ainsi que l'ouverture de la voie à des technologies futures adaptées aux besoins ». Aussi, le domaine de l'énergie solaire intéresse de plus en plus les investisseurs publics, et privés car il comporte des enjeux économiques, sociaux et climatiques. En effet, en s'engageant « à travers l'Alliance Solaire Internationale (ASI), à apporter une réponse aux principaux obstacles communs à un déploiement d'énergie solaire à l'échelle de leurs besoins », les Etats parties, ont posé un acte fortement prometteur pour la cause climatique.
Ils s'inscrivent dans la voie de la concrétisation de certains engagements de l'Accord de Paris signé en 2015 par plus de 190 pays, et qui est entré en vigueur à la veille de la cop22, donnant l'espoir pour la limitation du réchauffement climatique à moins de 2 degrés Celsius. Mais pas besoin d'être climato alarmiste, ou climato pessimiste pour comprendre la pertinence et la nécessité de la voie triplement avantageuse des énergies renouvelables. Elle permet la réduction de l'effet de serre, la création d'emplois et le développement d'une économie verte. Il s'agit d'un investissement aux impacts sociaux, environnementaux et économiques certains. D'où la nécessité pour les investisseurs de s'engager dans cette voie.
Pour le Niger, en parlant du solaire, il faut voir " grand", c'est-à-dire la production d'énergie par des centrales solaires. Les opportunités d'investissements existent. Entre autres on peut d'abord rappeler les engagements des pays avancés dans le cadre de la mise en œuvre de l'Accord de Paris, avec la mobilisation, à l'horizon 2020 de 100 milliards de dollars pour le financement des actions climatiques. Il y a aussi le Fonds des énergies durables pour l'Afrique (SEFA), qui est un fonds fiduciaire multi-bailleurs administré par la Banque africaine de développement (BAD) et entériné grâce à un engagement de 60 millions de dollars EU des gouvernements danois et américain. Le Niger peut aussi certainement compter sur la coopération ou l'expertise des pays comme le Maroc avec lequel il a de bonnes relations et qui fait figure d'avant-gardiste en matière d'énergies renouvelables. En effet, avec le projet Noor-Ouarzazate, le Maroc s'est doté du plus grand complexe solaire au monde d'une capacité initiale de 580 MW, et projette d'aller à 2000MW d'ici 2020.
Il y a également tout récemment, l'annonce lors du dernier sommet de la CEDEAO de l'engagement israélien d'une valeur de 1 milliard de dollars au profit du secteur de l'énergie olaire pour les pays membres de la communauté. Le secteur de l'énergie solaire est porteur, les investisseurs en sont convaincus. Pour le Niger, le potentiel est là inépuisable, attendant tout juste d'être exploité, et donner ainsi suite à la loi qui vient d'être adoptée.