Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian s'est redit vendredi à Nouakchott "confiant" dans l'approbation par l'ONU d'une force antijihadiste des pays du G5 Sahel, mais a laissé entendre qu'elle pourrait intervenir après le sommet de l'organisation en juillet.
"Nous sommes confiants et nous sommes déterminés" pour le déploiement de cette force conjointe du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), a déclaré M. Le Drian à la presse à l'issue d'une rencontre avec le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz.
Les deux hommes ont évoqué "en premier lieu l'action du G5 Sahel, et en particulier la mise en oeuvre de la force conjointe (...) qui devrait être validée prochainement par le Conseil de sécurité, et en tout cas dont la décision de mise en oeuvre concrète pourra être prise lors de la réunion du G5 à Bamako le 2 juillet", a-t-il dit.
"Ce n'est pas une force statique, c'est une force de combat", a ajouté le chef de la diplomatie française, reparti en début d'après-midi, après avoir notamment visité dans la matinée le siège du G5 Sahel, basé à Nouakchott.
Un projet de résolution français pour appuyer, y compris financièrement, le déploiement de cette force conjointe rencontre des réticences au Conseil de sécurité, en particulier des Etats-Unis.
En visite au Sénégal jeudi, M. Le Drian avait indiqué penser que les efforts diplomatiques pour surmonter ces réticences seraient fructueux.
Le président français Emmanuel Macron doit assister au prochain sommet du G5 Sahel le 2 juillet à Bamako.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Les jihadistes ont été en grande partie chassés de cette région par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l'initiative de la France, et qui se poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques meurtrières, malgré la signature en mai-juin 2015 d'un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes.
Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du pays, et le phénomène gagne les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger.