Au lieu et place de la mendicité, L’islam prône la solidarité entre musulmans. Il est donc interdit de créer entre croyants une FITNA. Quiconque crée la dite FITNA entre musulmans est voué au feu de l’enfer. Cela est aussi un fait.
Le Niger, c’est ,connu, est un pays, pauvre , ou, disons , économiquement démuni. Malgré cet état de fait, sa voix a longtemps compté dans le concert des nations. Sous le feu General Seyni Kountché, le pays était admiré pour la qualité de ses dirigeants et celle des hommes. En quelques années, que de succès diplomatiques enregistrés : Membre non permanent de l’ONU, le pays, malgré la guerre IRAN –IRAK qui faisait rage dans la décennie 80 , réussit à organiser un sommet de l’organisation de la conférence islamique . Membre créateur de ladite organisation, le pays de Diori et de Kountché a su concilier les contraires et tenir bon, malgré les vents antagonistes. C’est ainsi que le Niger, pays pauvre et très endetté, réussit tout de même a placer un de ses ressortissants a la tête de L’OCI, en l’occurrence HAMID AL GABIT. Depuis, les choses ont changé. Aux hommes d’Etat soucieux de l’intérêt de notre pays ont succédé une catégorie qui n’a mis en avant que l’argent, au détriment de notre dignité, de notre honneur et de notre neutralité. Oui, il faut appeler un chat par son nom. Depuis deux décennies, aucun pays nanti du golfe n’a financé un projet structurant dans notre pays. Qu’il s’agisse du Qatar ou de l’Arabie des saouds, tous ont préféré passer par des canaux d’individus peu scrupuleux pour soit distribuer la zakat, droit des musulmans pauvres sur les nantis, soit financer des activités de propagation d’un islam que l’on nous dit de nos jours radical. Ceci avec la complicité de nos différents dirigeants. C’est dans ce cadre qu’il faut comprendre l’accaparement de 120000 hectares dans la région de Diffa alors même que la zone est quotidiennement visée par des attaques terroristes de Boko Haram.
Pays modérateur dans le monde musulman, la voix du Niger a compté jusqu’à une date récente. A cause de la cupidité de notre gouvernement , voilà que le pays est passé, en une semaine à peine, d’arbitre à joueur zélé. En effet, si l’Arabie saoudite, le Bahreïn, et l’Egypte ont des griefs contre le petit Qatar accusé de financer le terrorisme, quel grief avons- nous en dehors de celui d’aligner notre diplomatie sur les positions réactionnaires des saoudiens ?
Ceux-ci, accusés en même temps que les qataris de soutenir et financer le terrorisme ont acheté leur « tète » en signant un contrat d’armement de 380 milliards de dollars avec les américains. Parce que le minuscule Qatar a mis du temps à mettre la main à la poche, TRUMP l’accuse de terrorisme. Pendant ce temps, nous rappelons, nous aussi, notre ambassadeur accrédité à Doha. Quelle aberration ! sommes- nous obligés de suivre une diplomatie saoudienne dont les intérêts et les nôtres ne sont pas toujours conciliables ?
Notre posture est simplement ridicule et fait de nous la risée du monde. Non seulement un mendiant ne doit pas exiger la qualité du plat qu’on lui sert, en plus s’il décide de chez qui il doit exclusivement aller mendier, cela frise le ridicule. Nous sommes simplement ridicules dans cette crise. Elle va se résoudre bientôt et les séquelles persisteront des siècles durant.
Ce que les saoudiens ne disent pas au monde entier, c’est que c’est l’Iran qui est visée derrière ou a travers le pauvre Qatar.
Israël l’a reconnu, dans la décennie à venir, l’Iran disposera de l’arme atomique. C’est incontestable. Or, ni l’Arabie saoudite ni Israël ne veulent entendre parler d’une arme atomique entre les mains des mollahs de Téhéran.
Si sous Obama, Israël n’a pas obtenu ce qu’il voulait, à savoir une guerre pilotée par les USA contre l’Iran, avec Trump la chose semble possible. C’est le premier président américain à se rendre au mur des lamentations coiffé d’une Kippa. D’ailleurs, le premier ministre d’Israël, Benyamin Netanyahou, n’a pas manqué de souligner combien il apprécie l’attitude de la nouvelle administration Trump qui fait chorus avec l’Etat hébreu presque sur tous les sujets d’importance. . C’est dans un tel contexte qu’intervient la crise née de la volonté de l’Arabie saoudite d’annexer le petit Qatar, à tout le moins de l’obliger à couper tout lien avec l’ennemi juré iranien.
Deux semaines avant la visite de Trump, à Riyad, les monarchies du golfe ont déjà dessiné le contour de ce qui se dessine sous nos yeux. Pour ne pas avoir à faire face à deux ennemis, les pays arabes feront la paix avec Israël, même si pour cela il faut sacrifier une partie des revendications territoriales des palestiniens. Tel est le puzzle dans lequel le Niger n’a aucune place en dehors de celle de mendiant. Or, il faut savoir garder raison, en optant pour un parti pris manifeste, même le champ de notre mendicité se rétrécit comme peau de chagrin. Et en rappelant notre ambassadeur, nous sommes sortis de la modération que prône notre noble religion pour nous abaisser devant quelque chose de sordide, l’argent, cette chose sordide qui est devenue notre seule boussole depuis que nous avons décidé de renaitre dans le vice.