Abidjan – Une épidémie d’hépatite E déclarée depuis deux mois à Diffa au sud-est du Niger, a affecté 876 personnes dont 186 femmes enceintes.
Selon un communiqué, l’eau contaminée étant la source de propagation, l’épidémie en cours souligne les mauvaises conditions d’eau et assainissement ainsi que le manque d’infrastructures d’hygiène adéquates parmi ces populations, déjà frappées par la violence due au conflit en cours entre Boko Haram et les armées de la région.
A Diffa, où l’accès aux soins de santé a notamment été entravé par l’insécurité, le manque d’infrastructures en eau, hygiène et assainissement adéquates pèse encore davantage sur la situation sanitaire. Plusieurs sites au sein des camps et des communautés ne sont pas approvisionnés en eau potable de manière suffisante, laissant une partie des besoins des populations les plus vulnérables sans réponse. A cela s’ajoute un manque de latrines, en nombre et en qualité, précise le document.
« Au vu du manque d’eau dont souffrent les populations les plus vulnérables, le risque est de voir s’installer des alternatives favorisant la propagation de l’épidémie, comme l’approvisionnement aux ruisseaux et autres points d’eau naturels formés par les pluies. Des points de collecte considérés comme potentiels vecteurs de la maladie », explique Audace Ntezukobagira, coordinateur d’urgence pour MSF à Diffa. « A prendre en compte également que ces populations ne disposent pas des ressources matérielles ou financières pour se fournir en bois ou en gaz, permettant de faire bouillir l’eau afin de la rendre propre à la consommation ».
Depuis le mois d’avril MSF a renforcé ses moyens afin de déployer en urgence des mesures d’assainissement et d’hygiène sur 11 sites. Les équipes présentes sur plus de 130 points d’eau fonctionnels ont assuré la chloration de plus de 6300 m³ d’eau, le lavage de 127,300 bidons, le remplacement de près de 3400 anciens par des nouveaux, ainsi que la distribution de kits d’hygiène communautaires, incluant notamment plus de 36,800 savons.
MSF travaille depuis fin 2014, dans la région de Diffa pour aider les personnes fuyant la violence liée à la présence du groupe Boko Haram et à l’intervention militaire dans la région. L’organisation assure une assistance médicale et psychologique gratuite dans sept centres de santé de la région.