N’djaména met la pression sur la communauté internationale concernant l’envoi de ses troupes dans la lutte contre le terrorisme au Sahel.
Dans une interview conjointe accordée hier dimanche à des organes de presse occidentaux, le Président Idriss Deby laisse entendre que « nous n’avons pas du tout été soutenus sur le plan financier, économique. Si rien n’est fait, si ça continue, le Tchad sera dans l’obligation de se retirer.»
« Nous sommes arrivés au bout de nos limites. L’année 2018 va être une année déterminante. Fin 2017, début 2018, si cette situation devait perdurer, le Tchad ne serait plus en mesure de garder autant de soldats à l’extérieur de son territoire,» a prévenu M. Deby.
Cette sortie intervient sept jours avant le sommet extraordinaire des pays formant le G5 Sahel. Une rencontre (à laquelle participera le Président Emmanuel Macron) qui donnera plus de détails sur l’opérationnalisation de la force conjointe du G5 Sahel dont le feu vert a été obtenu le 21 juin dernier.
Pour cette force G5 Sahel, 2000 soldats tchadiens sont attendus. Ceci, sans compter ses 1390 soldats au sein de la Minusma puis 2000 autres au sein de la Force multinationale mixte dans la lutte contre Boko Haram. « On ne peut pas faire les deux à la fois, être dans le G5 Sahel et en même temps dans une autre mission sur le même théâtre,» détaille Idriss Deby.
Le Tchad traverse une crise socio-économique depuis 2014, due à la chute des cours du pétrole. Le pays constitue le troisième contingent le plus important de la Minusma. Ses soldats jouent un rôle important dans le maintien de la paix au Niger, au Mali (Minusma) et surtout ils ont assuré un rôle leader dans l’affaiblissement de Boko Haram aux frontières du Niger, du Cameroun, du Nigéria et du Tchad.