La vice-secrétaire générale des Nations Unies, Amina Mohammed, a souligné mercredi la nécessité d'"éviter un accent disproportionné sur la sécurité" lors de la mise en œuvre d'une stratégie visant à aider la région du Sahel en Afrique à atteindre une paix et un développement durables.
"Compte tenu de la nature transfrontalière et multidimensionnelle de l'instabilité dans la région du Sahel, il ne peut y avoir aucune solution purement militaire", a déclaré Mme Mohammed, lors d'une réunion consacrée à la situation au Sahel, organisée conjointement par le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC) et la Commission pour la consolidation de la paix (CCP).
Elle a décrit comment le crime organisé transnational, l'extrémisme violent et le terrorisme sont devenus des menaces croissantes pour la stabilité dans la région du Sahel et comment la rareté de la nourriture et les conditions de vie difficiles ont stimulé un flux régulier de migrants sur des voyages dangereux, parfois mortels, dans le désert vers la Méditerranée et au-delà.
"La détérioration continue de la sécurité au Sahel est le résultat de plusieurs causes sous-jacentes non résolues de l'instabilité, y compris le manque de développement, la bonne gouvernance et le respect des droits de l'homme", a déclaré la Vice-Secrétaire générale, ajoutant que la région a également subit des conditions climatiques difficiles, exacerbées par le changement climatique.
Lors de cette réunion, Mme Mohammed a souligné la nécessité de renouveler les efforts pour combler l'écart entre les travaux humanitaires et de développement par une approche intégrée du développement, de la gouvernance, de la sécurité et des droits de l'homme.
Elle a déclaré que l'ONU reste profondément engagée à aider les gouvernements du Sahel, y compris ceux de la Mauritanie, du Mali, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso, à naviguer sur "cet équilibre" dans le cadre de la Stratégie intégrée des Nations Unies pour le Sahel, le Programme de développement durable à l'horizon 2030, la nouvelle façon de travailler entre les acteurs humanitaires et de développement, et les autres mécanismes pertinents.
Pour sa part, le président de l'ECOSOC, Frederick Makamure Shava, a rappelé que la réunion conjointe de l'année dernière a souligné la complémentarité entre les efforts de paix et de sécurité de l'ONU et ceux axés sur le développement, les droits de l'homme et le travail humanitaire. L'une des recommandations de cette réunion comprenait "une collaboration plus étroite entre l'ECOSOC et le CCP" pour atteindre le Programme 2030 et soutenir la paix, a-t-il rappelé.