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Le Sahel N° du 30/6/2017

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Lair du temps : Respecter les tombeaux pour honorer nos morts
Publié le vendredi 30 juin 2017   |  Le Sahel




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On n'a jamais fini d'évaluer de façon exhaustive l'ampleur des dégâts occasionnés par la pluie diluvienne de plus de 150 mm qui s'est abattue sur la ville de Niamey, dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 juin dernier. On a déjà dénombré onze morts, des blessés, des quartiers inondés, des maisons effondrées, des routes coupées, et bien d'autres dégâts matériels impressionnants.
Cependant, il y a un autre désastre pas des moindres occasionné par cette pluie dont on n'a pas fait cas dans le bilan : la dévastation des tombes au Cimetière musulman de Yantala. Un véritable désastre ! Effectuez-y une petite visite et vous mesurerez la gravité des dégâts causés par les intempéries. Vous remarquerez que beaucoup de tombes sont éventrées avec, pour certaines, de larges et profonds trous laissant entrevoir les corps qui y sont ensevelis. A perte de vue, vous verrez des tombes endommagées par les eaux.

De quoi avoir une coulée de sueur froide sur le dos, tant le spectacle est désolant. En tout cas, tous ceux qui se sont rendus sur les lieux, ces derniers temps, pour l'enterrement d'un proche n'y sont pas ressortis totalement indifférents. Les images prises sur place pour témoigner de l'ampleur des dégâts sont tellement poignantes que nous nous gardons de les publier au risque de heurter la sensibilité de nos lecteurs.
Tout le monde en est ému, mais visiblement, jusqu'alors, nul n'a daigné entreprendre une action de bienfaisance visant à restaurer les tombes touchées par le désastre. Il est vrai que quelques actions mineures sont entreprises par quelques bonnes volontés en vue de limiter les dégâts, mais au regard de la gravité des dégâts, de telles actions s'avèrent insuffisantes.
Sachant que la tombe, c'est la dernière demeure de tout être humain, chacun doit y mettre un peu du sien. Aussi, les autorités concernées, les associations islamiques et autres structures de la société civile sont-elles interpelées pour s'investir massivement dans des opérations de restauration de ces tombes endommagées dans lesquelles reposent des parents, des amis, des voisins, des connaissances, en un mot des semblables. Déjà, il est reluisant de constater qu'une initiative d'action citoyenne a été lancée en vue de mobiliser, dimanche prochain, toutes les bonnes volontés audit cimetière pour sauver les tombes abîmées par le sinistre.
Pour le respect dû à tous ceux-là qui nous ont devancé dans cette ''maison commune'' qu'est la tombe, nous nourrissons l'espoir de voir une grande mobilisation de toutes les bonnes volontés pour donner à ces demeures du Cimetière musulman de Yantala une image digne de l'honneur et de la foi des âmes qui y reposent pour l'éternité. Car n'oublions pas que, comme le disait Jean-Jacques Rousseau, « la bonne réputation est le plus magnifique tombeau que l'on puisse avoir».

Assane Soumana(onep)

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