Des "éléments" du groupe islamiste nigérian Boko Haram ont enlevé dimanche 37 femmes et tué 9 personnes dans un village du sud-est du Niger, près de la frontière avec le Nigeria, a annoncé mardi le gouverneur de la région de Diffa (sud-est).
"Les éléments de Boko Haram (...) ont égorgé neuf personnes (...) Ils ont pris des femmes, 37 femmes, et sont partis avec elles", a affirmé le gouverneur Laouali Mahamane Dan Dano à la télévision publique nigérienne.
"Des poursuites sont déjà engagées par les Forces de défense et de sécurité (FDS) et nous espérons que dans les prochaines jours ces femmes seront retrouvées et seront libérées", a-t-il ajouté.
Le gouverneur qui s'est rendu lundi à Ngalewa, le village attaqué, a expliqué que "les éléments de Boko Haram sont venus à pied" pour "mieux se faufiler" à travers le lac Tchad et le dispositif sécuritaire.
Ngalewa est situé à quelques kilomètres de la ville de Kabaléwa au nord de Diffa, théâtre d'un attentat suicide mercredi. "Ngalewa s'est toujours opposé à Boko Haram, voilà pourquoi ils sont venus s'en prendre à ses paisibles citoyens", a expliqué le gouverneur.
Joint par l'AFP par téléphone, le maire du village, Abari El Hadj Daouda, avait indiqué lundi que l'attaque avait eu lieu dimanche soir "entre 22h00 et 2300 (21h00 et 22h00 GMT)". Il avait aussi parlé "d'une trentaine ou quarantaine de femmes et enfants enlevés par les assaillants" ainsi que de "neuf morts".
La région de Diffa, qui compte quelques 600.000 habitants, subit depuis 2015 des attaques récurrentes de Boko Haram. Elle abrite plus de 300.000 réfugiés et déplacés, dont des milliers vivent au milieu d'une population locale déjà très pauvre, selon l'ONU qui demande à la communauté internationale d'accroître son soutien financier.
Mi-avril, l'armée nigérienne a repoussé une offensive de Boko Haram, tuant une cinquantaine de ses combattants près de la localité de Gueskérou, dns la même région. Depuis décembre, 150 combattants nigériens de Boko Haram ont déposé les armes et se sont rendus aux autorités nigériennes, selon les autorités.