Le Niger, pays très pauvre, a décidé "d'assainir" le secteur des ONG et associations de développement locales, pour s'assurer de leurs performances sur le terrain, a indiqué vendredi le ministre du Développement communautaire.
"Nous avons décidé d'engager un ensemble de mesures pour assainir et améliorer les performances" des ONG locales estimées "à plus de 2.500" au Niger, a déclaré le ministre, Amani Abdou, devant une centaine de représentants d'ONG nigériennes. La rencontre visait à "préciser" la nature de l'assainissement envisagé afin de dissiper "des inquiétudes" qu'elle a soulevées dans le milieu humanitaire depuis son annonce à l'issue d'un Conseil des ministres le 16 juin, a expliqué le ministre. Il s'agit également "d'avoir une vision claire des actions" des ONG et de "vérifier" si elles "répondent aux besoins réels des populations", a martelé M. Abdou. Très prochainement, un texte "juridique spécifique" aux ONG sera élaboré sur "les règles d'intervention" et pour définir "la collaboration" entre ONG nationales et "étrangères", a-t-il prévenu. D'ores et déjà, toute ONG sera "obligée" de "déposer un rapport d'activités" annuel. Le nombre des ONG au Niger est passé de 60 en 1990 à plus de 2.500 actuellement. Leurs investissements ont grimpé de 7 à 80 milliards de francs CFA (122 millions d'euros) sur la même période, a chiffré le ministre. Au Niger, pays très sec et régulièrement frappé par les crises alimentaires et les inondations, des organisations caritatives sont parfois accusées de détourner des fonds destinées aux sinistrés. "Bien souvent les vrais destinataires ne voient même pas la couleur des fonds qui servent à acheter des grosses cylindrées et des maisons de luxe", a confié le représentant d'une institution financière internationale à Niamey. (Belga)