Point de presse sur le rapport annuel d’activités 2016 de l’ARTP : Partager les statistiques et les tendances des marchés des secteurs de l’institution
Depuis la création de l'Autorité de Régulation des Télécommunications et de la Poste (ARTP), les responsables de cette institution ont régulièrement animé des points de presse pour rendre compte au public de ses activités. Une occasion pour eux d'exposer les grandes décisions que l'institution a eu à prendre pour réguler les deux secteurs. C'est ainsi qu'hier matin, la présidente du Conseil National de Régulation des Télécommunications et de la Poste (CNRTP), Mme Bety Aichatou Habibou Oumani, a animé le traditionnel point de presse sur le rapport d'activités 2016 de l'ARTP.
Dans ses propos introductifs, la présidente du CNRTP a évoqué les dispositions des textes statutaires de l'ARTP, tout en soulignant l'importance de la rencontre, qui selon elle, vise à partager les informations qui y sont consignées avec les principaux acteurs de la régulation. Avant de livrer le contenu du rapport, Mme Bety a précisé que « l'ARTP est une autorité administrative, juridiquement distincte et fonctionnellement indépendante de toute structure assurant la fourniture de réseaux, d'équipements ou de services de télécommunications et de poste, ainsi que de toute autre organisation intervenant dans ces secteurs régulés. Sa mission principale est de veiller au respect des textes régissant les secteurs des Télécommunications et de la poste dans l'intérêt de tous les acteurs en présence, à savoir l'Etat, les opérateurs et les consommateurs desdits services ».
Au 31 décembre 2016, a-t-elle expliqué, le marché des télécommunications au Niger compte cinq (5) opérateurs titulaires de licence d'établissement et d'exploitation des réseaux et services des télécommunications et d'infrastructures des Télécommunications dont quatre (4) opérateurs titulaires de licence d'établissement et d'exploitation des réseaux et services de télécommunications ouverts au public et un (1) opérateur détenteur de licence d'infrastructures télécoms.
Quant au secteur de la Poste, il dénombre pour la même période sept (7) opérateurs, à savoir un opérateur historique (Niger Poste), deux (2) opérateurs d'express national (Top Chrono et Wassika Express), quatre (4) opérateurs d'express international : DHL, Chronopost, SDV et GETMA. Et, d'ajouter qu'à la clôture de l'exercice 2016, le Niger compte 7.719.981 abonnés dont 7. 559.133 abonnés mobiles et 160.848 abonnés fixes.
Le parc d'abonnés mobiles a connu une croissance de 7,58% en 2016, grâce aux opérateurs Atlantique Télécoms et Niger Télécoms. Cette croissance est relativement faible par rapport à celle de 2015 qui était de 15,80%.
Il faut souligner que depuis 2015, on observe une baisse des parts de marchés des deux (2) plus grands opérateurs (Celtel et Orange) au profit des deux (2) autres (Atlantique Télécoms et Niger Télécoms). En 2016, plus de la moitié des abonnés mobiles du Niger ont une carte SIM active chez Celtel.
Toutefois, Atlantique Télécom a presque doublé ses parts de marché entre 2015 et 2016. Selon elle, le parc d'abonnés fixe stagne depuis 2014, et ce, malgré l'utilisation des technologies radioélectriques (CDMA pour Niger Télécoms et GSM pour Orange). Quant au taux global de pénétration des services de téléphonie, il est de 38,63% en 2016, soit une hausse de 1,3 point par rapport à 2015. Le taux global de pénétration des services Internet (fixe et mobile) est de 19,06% en 2016, soit une hausse de 3,97 points par rapport à 2015. La présidente du CNRTP a toutefois relevé la faiblesse de ce taux, malgré la croissance enregistrée en 2016. Le chiffre d'affaires global du secteur des télécommunications a connu une légère hausse de 0,3% contre une baisse de 2,90% en 2015.
« Nos activités pour l'année 2016 ont, entre autres, été axées sur des contrôles afin de vérifier la qualité des services offerts par les opérateurs. A cet effet, une campagne de mesure de la qualité de service des réseaux mobiles a été menée dans l'ensemble des régions du Niger de fin juillet à début septembre 2016.Le Secteur postal qui connaît actuellement une situation économique et financière assez difficile est en voie de restructuration en vue de jeter les bases de son développement dans un contexte dédié aux technologies de l'information et de la communication », a-t-elle affirmé.
A cet effet, a ajouté Mme Bety Aichatou, l'ARTP a financé et participe activement aux travaux du comité chargé de l'élaboration de la politique sectorielle nationale du secteur postal. Par ailleurs, dans le souci d'amener les opérateurs postaux au respect de la réglementation en vigueur, l'ARTP a diligenté courant septembre 2016, une mission de contrôle de ces derniers. Il ressort de cette mission de contrôle des opérateurs postaux, le non renouvellement de licence pour certains opérateurs et l'absence de licence d'autorisation pour les autres, particulièrement les compagnies de transport pour leurs activités relatives au transport du « courrier ».
D'après la présidente du CNRTP, l'institution entend mener des actions pour amener ces opérateurs à respecter les dispositions réglementaires en vigueur. De par les textes statutaires, l'ARTP a aussi pour attribution de consulter les différents acteurs des secteurs régulés, notamment les opérateurs et les consommateurs. A ce titre, l'ARTP a organisé avec ces acteurs une journée d'étude et d'information sur le «développement du secteur des Technologies de l'Information et de la Communication (TIC) dans le développement économique et social et sa contribution aux Objectifs de développement de notre pays ».
Cette rencontre, tenue à Niamey du 25 au 29 juillet 2016, a regroupé l'ensemble des acteurs des TIC du Niger et fait le tour des questions relatives à l'amorce d'un véritable développement de ce secteur.
L'ARTP a également organisé deux (2) ateliers de vulgarisation du cadre juridique et les enjeux de la régulation à l'endroit des Magistrats et des officiers de Police judiciaire. A l'issue de ces rencontres, a-t-elle dit, des recommandations ont été formulées, dont la nécessité de la refonte de la décision n°21/CNR/ARM du 22 septembre 2005, portant procédure de règlement des différends dans les secteurs régulés, afin d'harmoniser cet outil avec les textes de procédures judiciaires. Cette réforme a été matérialisée par la décision n°048/ARTP/CNRTP/16 du 26 décembre 2016 abrogeant les dispositions antérieures après une consultation des différents acteurs impliqués.
« Au cours de l'année 2016, notre institution a accru sa participation au sein des institutions œuvrant pour le développement des secteurs des Télécommunications et de la Poste notamment l'Assemblée des Régulateurs des Télécommunications de l'Afrique de l'Ouest (ARTAO) dont nous assurons le Secrétariat Exécutif; la Conférence des Postes de l'Afrique de l'Ouest (CPAO) dont nous assurons présentement la présidence du Conseil d'Administration ; le réseau francophone des régulateurs des télécommunications (FRATEL); l'Union Postale Universelle (UPU) et l'Union Internationale des Télécommunications (UIT). Les données fournies dans ce rapport nous interpellent à plus d'engagement pour l'exercice 2017 », a déclaré la présidente.
Enfin, en perspectives, Mme Bety a énuméré un certain nombre d'actions pour amener les opérateurs à respecter les dispositions réglementaires en vigueur; à contribuer à la digitalisation des services de la poste; à améliorer la qualité des services à travers des contrôles; à la baisse des tarifs des services par le jeu de la concurrence et à amener les acteurs informels du secteur postal à respecter les textes en vigueur.