Niamey (Niger) - Le journaliste du groupe de presse nigérien ‘’Bonferey’’, Baba Alpha, interpelé depuis le 30 mars dernier a été condamné mardi par le tribunal de Niamey à 2 ans de prison ferme et à 10 ans de privation de ses droits civils et politiques.
Poursuivi pour « usage de faux », Baba Alpha est son père, qui écope de la même sanction, sont aussi astreints au payement d’une amende de 600 Fcfa, tandis que l’agent de l’état civil ayant établi les faux documents qu’il aurait utilisés pour obtenir la nationalité nigérienne est lui poursuivi pour « faux » et écope d’1 an de prison et d’une amende de 100 000 Fcfa.
Baba Alpha, l’un des journalistes les plus critiques à l’endroit du régime nigérien, a vu beaucoup de voix s’élever pour exiger sa libération.
Il s’agit des associations de journalistes, des organisations de défense des droits humains et même des organisations internationales comme Amnesty international. Celles-ci n’ont cessé de voir dans son interpellation une tentative de faire taire un journaliste qui dérange.
Cela explique pourquoi dès les premières heures de sa garde à vue, la Maison de la presse s’est inquiétée, dans un communiqué, des possibles amalgames qui pourront être faits, « du fait de son métier de journaliste».
D’ores et déjà, Me Mossi Boubacar, avocat de Baba Alpha et de son père, annonce vouloir faire appel de cette décision. Pour l’avocat, Baba Alpha étant né au Niger et ayant grandi au Niger, « n’a d’autre nationalité que la nationalité nigérienne… »
Baba Alpha est journaliste à la télévision Bonférey et également secrétaire général du Syndicat national des agents de l’information et de la communication (SYNATIC). Entre 2014 et 2016, en tant que vice président de la Maison de la presse, il a eu à assurer la présidence de cette structure des médias, après la démission du président titulaire.