Abidjan, - Reporters sans frontières (RSF) a dénoncé mercredi la "condamnation inique" à deux ans de prison d’un journaliste d’une chaîne de télévision indépendante au Niger, Baba Alpha, accusé d’avoir usurpé
la nationalité nigérienne.
Baba Alpha "est connu pour sa liberté de ton et ses critiques acerbes envers le gouvernement", note dans un communiqué l’organisation internationale de défense des journalistes, basée à Paris, qui fustige "la nature politique des poursuites".
RSF "s’insurge contre cette décision disproportionnée dont le but n’est autre que d’écarter et de faire taire un journaliste réputé pour son professionnalisme et sa vision critique de la gestion des affaires publiques",
et appelle "les autorités nigériennes à revenir sur cette condamnation ubuesque".
Baba Alpha et son père âgé de 70 ans ont été condamnés à deux ans de prison
et à dix ans de privation de tout droit civique et politique, a annoncé mardi leur avocat Me Boubacar Mossi, à la presse, disant son intention de faire appel.
Ils sont également "interdits de tout emploi public" et leurs actes d’état civil jugés "faux" vont être "confisqués et détruits". Ils ont en outre écopé de 300.000 francs CFA d’amende (450 euros) chacun, selon l’avocat.
Baba Alpha et son père sont écroués depuis le 3 avril à la prison de Niamey.
Me Mossi a réaffirmé mardi que Baba Alpha, qui "est né et a grandi au Niger", "n’a d’autre nationalité que la nationalité nigérienne".
Jusqu’à son arrestation, Baba Alpha était le secrétaire général du Syndicat des travailleurs de l’Information et de la Communication (Synatic).
Présentateur du journal de la très populaire chaîne de télévision Bonféreye, Baba Alpha a occupé le poste de président de la Maison de la presse, une association qui regroupe les organes de presse du pays.
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