La Route Tahoua-Arlit, dénommée RTA ou route de l’uranium déjà en piteux état depuis plusieurs années, est sérieusement menacée ces derniers temps. Les affluents venus de l’Aïr ont emporté ce qui restait de la bitume par endroits. " J’ai très mal à chaque fois que je voyage sur l’axe Tahoua - Arlit ! Qu’avons nous fait au bon Dieu pour mériter un tel sort ? ", se demande Abdoul Nasser, un étudiant, originaire d’Arlit. " Depuis mon jeune âge, cet axe était dans cet état, se dégradant au jour le jour sans que rien ne soit fait ! Quelle est l’utilité de tous les fonds générés par l’exploitation uranifère ? Au moins, en reconnaissance de toutes les ressources pillées à cette terre, on doit nous reprendre cette route ", implore, tout irrité, le jeune étudiant.
Des voyageurs paient un lourd tribut depuis que ces eaux en furie ont carrément détruit certains tronçons. L’’affluent dit Telwa a fait céder un ouvrage reliant Arlit à Agadez, bloquant le trafic routier pendant plusieurs jours avant d’être rétabli hier soir. " C’est juste une solution précaire qui nous a permis de passer, mais attendez la prochaine pluie pour dire si c’est réglé ou pas", nous explique Hamid Alhouseini, un passager bloqué pendant deux jours du côté de l’autre rive.
" L’ouvrage de Telwa qui a cédé a été mal fait ! C’est un gâchis spécial et l’argent des contribuables et des partenaires est parti dans les poches de certains opérateurs économiques et techniciens véreux ! C’est lamentable !", explique Amina Sani, enseignante de profession . Et pourtant le directeur régional de l’équipement Chaîbou Adamou, contacté par nos soins persiste et signe : " l’ouvrage n’a pas cédé parce qu’il a été mal fait ! Non ! Il a cédé parce que plusieurs camions gros porteurs et de surcroît surchargés n’ont eu de cesse de peser sur lui jusqu’à l’endommager.. ". Après plusieurs jours de travaux, une déviation a été difficilement tracée afin de désengorger le circuit bloqué.
Comme si cette dure épreuve subie par les voyageurs à Telwa ne suffisait pas, ce fut au tour de l’axe Abalak-Tahoua de casser après une forte pluie tombée hier. D’après Mahmoudane Idder, préfet d’Abalak, joint par votre journal, " Actuellement, le trafic est arrêté entre Abalak et Tahoua. Les camions et bus sont stationnés depuis hier par mesure de sécurité. Les services compétents sont à pieds d’œuvre pour que l’axe soit à nouveau fonctionnel".
Les voyageurs des compagnies de bus et autres camions sont actuellement bloqués dans les deux sens à Abougounou, non loin d’Abalak.
La colère des passagers est sans commune mesure. Ils se plaignent à tue-tête . " La route Tahoua-Arlit est une honte nationale ! C’est une honte que la RTA qui donne tout soit dans cette situation", disent ils en chœur au micro de notre confrère de la radio Sahara Fm. " Il faut que l’État songe à réhabiliter cette route au plus vite car c’est l’épicentre de notre économie", affirme sagement Issoufou Mohamed, un voyageur bloqué aussi avec sa famille au poste d’Abalak.
A quand la fin de toutes les tracasseries que vivent les usagers de cet axe ? Quel est le sort de la promesse faite par le président Mahamadou Issoufou lors du lancement des travaux de cette route ?
Des questions qui méritent réponses au plus vite car un peu partout et cela sur toutes les bouches la colère gronde.