Un contingent de 850 soldats nigériens s’apprête à quitter le Niger dans les prochains jours pour le nord du Mali, dans le cadre de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), apprend-on à Niamey de source officielle.
Ces soldats ont reçu leur certification ce week-end, à l’occasion d’une cérémonie sanctionnant la fin de leur formation au terme de dix semaines d’entraînements intenses, à Ouallam (100 km, au nord de Niamey). Cette cérémonie a été présidée par le ministre nigérien de la Défense, Kalla Moutari, en présence du chef d’état-major des armées, le général Seyni Garba.
Un premier convoi composé essentiellement de matériel logistique a déjà quitté Niamey, le reste des troupes suivront très prochainement, selon une source sécuritaire.
A terme, ils seront au total 850 hommes et femmes issus des différents corps des Forces de défense et de sécurité (FDS), à faire partie de ce 5ème Bataillon nigérien de la MINUSMA, pour une durée d’un an.
C’est la cinquième fois, consécutive, que le Niger participe à cette opération de maintien de la paix dans ce pays voisin, sous la bannière de l’ONU.
"Je compte sur vous pour perpétuer la solide réputation des contingents nigériens qui vous ont précédés sur divers théâtres d’opérations extérieures", leur a dit le ministre Moutari.
Il a insisté sur la prise de conscience, par les éléments de ce contingent, des enjeux de leur mission non seulement pour eux-mêmes, mais aussi pour les Nations Unies, le Mali et surtout pour le Niger.
Le ministre de la Défense les a exhorté à garder à l’esprit qu’ils sont des ambassadeurs de leur pays pendant tout leur séjour au Mali. "A ce titre, vous devrez faire preuve de professionnalisme, d’intégrité, d’abnégation et d’une discipline sans faille", a-t-il affirmé.
Il a enfin rappelé aux soldats "le mandat robuste donné par les Nations Unies à la MINUSMA, lui permettant de combattre les forces du mal qui sévissent au Nord Mali".
Le Niger est l’un des rares pays qui s’est déclaré pour la solution militaire dans la résolution de la crise malienne, dès les premières heures.
C’est ainsi que dès janvier 2013, un premier contingent de plus de 680 militaires a été déployé au titre de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), en vue de combattre les groupes terroristes occupant la zone nord, et recouvrer l’intégrité territoriale du pays.
Par ailleurs, il faut souligner que le Niger et le Mali partagent une frontière commune de plus de 800 kilomètres, avec, de part et d’autre, des populations parlant les mêmes langues, le tamajek, le songhoi et le fulfuldé, entre autres.
Depuis près de cinq ans, plusieurs groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), d’Ansar Dine et d’autres mouvements islamistes, ainsi que des narcotrafiquants qui occupent le Nord malien, mènent des attaques meurtrières de part et d’autre de la frontière contre les forces armées ainsi que les populations civiles, ayant fait plusieurs dizaines de victimes.