En révoquant de ses fonctions Assane Saïdou, président du Conseil de ville de Niamey, le régime a certes mis fin aux pré- dations de ce type sans vergogne qui réclame ouvertement « sa part » comme il dit de tous ceux qui ont le moindre franc à réclamer à la ville comme dû. Mais il ne l’a pas fait, malheureusement, dans l’intérêt de la ville et de ses populations. Assane Saïdou n’a pas encore eu connaissance de la moindre poursuite que des voix se répandent dans des médias pour le vilipender au motif qu’il aurait, entre autres, détourné 3 milliards de francs CFA, endetté la ville de Niamey à hauteur de 24 autres milliards et englouti 700 millions de francs de carburant injustifié. Un coup dur pour Assane Seïdou, finalement vaincu, et son parti, AmenAmine, pris à la gorge par son allié dont il tirait d’extraordinaires assurances. Une sorte de permis pour tout se permettre et s’offrir le luxe insolent d’être arrogant en face d’honnêtes travailleurs qu’on ne paie pas.
Mis au pilori, il y a quelques mois, par une majorité d’élus décidés à mettre un terme à ses…, il a été sauvé in extremis par une intervention politique au plus haut sommet de l’Etat. Sans doute un marchandage ! C’était en début novembre 2016, lorsque 22 des 45 conseillers que compte Le conseil de Ville de Niamey, excé- dés par ses façons de faire, ont déposé une motion de défiance contre lui. Une motion qu’ils ont soutenue par le fait que« les maigres ressources de la ville sont accaparées par un cercle restreint de prestataires de services dont leur proximité avec Assane Seïdou est trop troublante, sans compter l’affaire des 200 taxis iraniens et celle, scabreuse, des 1822 parcelles généreusement octroyées – c’est le mot utilisé par les conseillers de ville - à un certain Moussa Kimba dit Dada, en l’absence de tout support juridique valable et/ou d’une contrepartie financière. Des parcelles sur lesquelles Assane Seïdou aurait fait main basse sur plus de la moitié.
Si, donc, Assane Seïdou est psychologiquement anéanti car ne s’attendant pas à une bourrasque pareille, il reste que politiquement, il n’a pas encore dit son dernier mot. Ceux qui le donnent pour « fini » doivent encore revoir leurs copies, les auteurs du wassoso de la Soraz, des 200 milliards, des 15 000 tonnes de riz de l’aide alimentaire pakistanaise et de bien d’autres forfaits, n’ayant jamais été inquiétés. Pas même une interpellation à la Police judiciaire !