Le Doyen de la presse nigerienne Elh Hima Adamou dama dama rappelé à Dieu à rejoint sa dernière demeure vendredi dernier à Niamey. Ses obsèques qui ont rassemblé des milliers de personnes se sont déroulées en présence du président de l’assemblée nationale du premier ministre des membres du gouvernement des députés nationaux de plusieurs chefs coutumiers et de nombreuses personnalités des parents et amis du défunt. Hima dama dama était un monument et une bibliothèque vivante. Il a servi avec dévouement et compétence tous les régimes qui se sont succédés au Niger. Sa devise les hommes passent mais le Niger est eternel…
La fin de l’un des derniers des Mohicans….
Hima Adamou dit « Dama-Dama », c’est donc fini !
En vérité,Hima « Dama-Dama » n’est pas seulement le doyen de la presse nigérienne,il en est le patriarche!
En effet,il fut le premier agent Nigérien de l’ORTN qui ne comptait que « La Radio-Niger » en 1958.
Hima Dama-Dama est également le premier metteur en scène de pièces de théâtres radiophoniques(un millier de pièces) sur les ondes de « Radio-Niger » en 1965 et télévisées à partir de 1979.Il est aussi le premier chroniqueur en langue nationale des combats de lutte traditionnelle.
Né en 1933 à Dosso,El hadj Hima Adamou est le premier agent de la première radio installée à Niamey par l’administration française,la Radio-Niger,qui deviendra le 29 avril 1974 la Voix du Sahel.Il fréquenta l’école primaire de Dosso de 1942 à 1949.Après une formation de 4 ans au Cours Normal de Tahoua (1949-1953),il est nommé secrétaire administratif au cabinet militaire du Gouverneur de Niamey de 1954 à 1957.
En 1958 il est admis au concours de l’administration générale et affecté au service des Finances puis secrétaire particulier du chef des services financiers de Niamey.En 1958,un matin,par hasard m’avait-il dit,alors qu’il servait dans les finances et les PTTdont les services étaient situés au niveau de l’actuel ENA de Niamey,il rencontra « des amis blancs » qui cherchaient un endroit idéal pour installer une radio à Niamey.Ensemble ils ont parcouru les environs pour enfin choisir un immense ilôt situé en face de l’ENA,c’est àdire l’actuel siège de l’ORTN.
C’est ainsi que « ses amis blancs » ont installé avec lui les premières petites antennes et les studios de Radio-Niger et Dama-Dama en devient le premier agent nigérien.
Cependant,en 1961,la ville de Niamey commençait à s’agrandir et il n’existait pas de laboratoire d’analyse des matériaux.IL décida ainsi d’effectuer un stage à l’école des Travaux publics d’Abidjan et affecté dès son retour au Laboratoire National des Travaux publics de Niamey tout en collaborant avec la Radio Niger.Entre 1966 et 1967,il obtint à Paris,le Brevet de Qualification,option production audiovisuelle. Instigateur principal de la Croix Rouge Nigérienne en 1965,il est parallèlement nommé chef du service production de Radio Niger,directeur adjoint des programmes,directeur des programmes,directeur général adjoint de l’ORTN,directeur des programmes de la télévision,secrétaire général des radios clubs,conseiller technique du ministre de l’information,directeur des programmes de télé sahel,puis consul du Niger à Kano au Nigéria.
Il est chevalier de l’ordre du mérite,commandeur de l’ordre national du Niger,détenteur de la Grande Croix de l’Ordre national,médaillé des palmes académiques,médaillé de la Croix Rouge.
Anecdotes
Une centaine d’anecdotes ,que lui-même m’avait confirmées,sur sa vie peuplent encore ma mémoire.
Je m’en vais vous évoquer deux.
En vérité,en dehors des 3 cerveaux du coup d’État militaire de 1974,Hima Dama-Dama,était ,sans qu’il ne se rende compte et qu’il ne se doute de rien,l’un des maillons de cette opération militaire.
En effet,un jour de l’année 1966,alors qu’il était en stage au studio OCORA(ancêtre de toutes les écoles françaises de Journalisme),il a eu la visite d’un officier stagiaire Nigérien qui était venu lui « causer » .C’était le Commandant Seyni Kountché.
Dans les détours de la causerie,l’Officier-Stagiaire lui a fait comprendre qu’il « adore écouter la muique de guerre telle que les « Mollos » et « la musique de la fanfare militaire ».Et,l’officier lui demanda de lui faire des copies de toutes ces musiques une fois rentré à Niamet mais de les garder en lieu sûr.Sans aucune explication.
7 ans plus tard,dans la nuit du 14 au 15 avril 1974,alors que les armes crépitaient dans la ville de Niamey,une escouade d’éléments des FAN avec à leur tête 2 officiers,les Lieutenants Dandi Abarchi et Amadou Seyni,embarquèrent manu-militari Hima Dama-Dama pour l’emmener au siège de Radio-Niger et lui intimèrent l’ordre de diffuser sur les ondes « les copies des musiques guerrières,de mollo, et celle de la fanfare militaire qu’un certain Commandant Kountché lui a demandé d’enregistrer ».
C’est ainsi que la musique du Mollo et celle de la fanfare ont annoncé la fin du régime RDA.
La seconde anecdote:
Alors qu’il était 19h55 ,le 14 avril 1982,tout le pays attendait le discours à la nation du Colonel Seyni Kountché.
Et,comme d’habitude,le technicien à « balancé » sur les ondes l’hymne national annonçant ce discours.
19h57,l’hymne national passait sur la radio,tout le Niger attendait le discours du Colonel,y compris lui-même.
Au moment où,le journaliste qui revenait de la présidence avec le disque du discours présidentiel allait le remettre au technicien pour diffusion juste après l’hymne,le disque glissa des mains du journaliste,tomba à terre,se déroula!et l’hymne continuait à retentir!et Kountché et le Niger attendaient le discours!19h58!
Branle bas de combat dans le studio,mobilisation générale de tous es agents pour trouver en 2 minutes une solution!car inéluctablement et froidement le Colonel allait sévir!même avec 1 minute de retard!
Et,comme un éclair,Hima Dama-Dama eu l’ingénieuse idée,d’abord d’enrouler le bout de la bande,donc le début du discours sur la console,puis de demander à « tout le monde,des responsables aux plantons présents ce soir là » de tirer minutieusement à la queue leu leu comme une corde sur la bande et de la lâcher à mesure que la bande tourne sur la console principale…