ANALYSE. Est-on en train d’externaliser un peu plus la demande d’asile hors d’Europe, ou d’inventer une véritable solution à l’hécatombe en Méditerranée ? Avec les grandes manœuvres dont rêve Emmanuel Macron à l’entrée sud du Vieux Continent, cette double question revient sur le devant de la scène.
Jeudi 27 juillet, à Orléans, lors d’un déplacement consacré aux réfugiés, le chef de l’Etat a rappelé son souhait d’une protection plus sévère des frontières extérieures de l’Europe. L’affaire n’est pas nouvelle et l’annonce du renforcement des contrôles aux entrées de l’espace européen constituait déjà le premier chapitre du « plan migration » du gouvernement, le 12 juillet. « La transformation de Frontex en agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes », avec l’idée qu’elle « doit pouvoir disposer, dès les prochains mois, d’une réserve opérationnelle de 1 500 hommes » et même « atteindre à terme 5 000 hommes » est un des credo de l’exécutif.
Rejoindre légalement Paris
Pour rendre acceptable ce volet qui empêche clairement de venir déposer les demandes d’asile en Europe, et parallèlement tenter de diminuer l’hécatombe en Méditerranée, où 2 300 migrants ont péri depuis le début de l’année, M. Macron propose un corridor humanitaire pour des réfugiés.
Son idée est simple : des Africains vulnérables enregistrés par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) dans les pays du Sahel seraient auditionnés par l’Office français des réfugiés et des apatrides (Ofpra) qui y viendrait en mission. Ces Africains pourraient obtenir l’asile et rejoindre légalement Paris, où le statut de réfugié leur serait délivré dès leur arrivé.... suite de l'article sur LeMonde.fr