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Le Sahel N° du 30/6/2017

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Le métier de "docker" ou "yan dako" : Gagner sa vie à la sueur de son front
Publié le mercredi 16 aout 2017   |  Le Sahel




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Le métier de docker attire de plus en plus de jeunes, pour l'essentiel venus des villages et horizons divers du pays et même des pays voisins. Communément appelés "yan dako" en Haoussa et "kaya-kaya" en Zarma, les dockers prennent leur quartier général au niveau des marchés, de l'autogare ou des grands entrepôts de la capitale. Activité très physique, le métier de docker est toutefois mal rémunéré. Mais ceux qui l'exercent se satisfont, en attendant de trouver mieux.
On est aux premières heures de la journée autour du grand marché de Niamey. L'endroit est déjà animé. Un groupe de jeunes gens attendent l'arrivée des gros camions pour décharger les marchandises, tandis que d'autres s'attèlent à charger les petits camions qui acheminent les produits vers des magasins.
Ousmane Abdoulaye, un docker originaire du Mali est occupé à décharger un gros camion contenant des tonnes de vivres. Il dit exercer ce métier depuis plus de 10 ans et travaille dans une équipe de 7 ou 10 personnes pour décharger ou charger les gros et petits camions. « Nous travaillons de jour comme de nuit, car à tout moment un camion peut venir de l'étranger et les commerçants nous sollicitent à tout moment pour le décharger, et nous sommes toujours à leur disposition », confie-t-il. Par jour, ce docker peut gagner entre 4.500FCFA et 6.000FCFA. Les frais de déchargement varient selon la quantité et la nature de la marchandise. Et il faut pour cette équipe au moins 3 heures de temps pour décharger un gros camion.
Juste à côté de Ousmane Abdoulaye, un autre docker du nom de Rabiou Ibrahim venu de Maradi qui dit exercer cette activité pour chercher de quoi subvenir à ses besoins et aider sa famille qu'il a laissée au village. « C'est une activité qui demande beaucoup d'effort physique et qui est très dure, avec beaucoup de risques et des conséquences sur la santé surtout quand on prend de l'âge » témoigne Rabiou, qui précise qu'il s'occupe du déchargement des sacs de mil, de riz, des cartons et d'autres marchandises avec ses amis ressortissants du même village. Le prix du déchargement d'un camion est fixé à 50.000f CFA, selon Rabiou. Ce dernier se réjouit de n'avoir jamais eu de problème dans son métier qu'il aime bien et qui lui permet de gagner sa vie. « Etre yan-dako, c'est mieux que d'aller quémander auprès des autres ou de tendre la main dans les rues ou pire encore d'aller voler », dit fièrement Rabiou.
De son coté, Idrissa un autre jeune affirme : « je fais toutes les d'activités que je trouve dans ce marché, plus précisément le métier de docker ». Idrissa transporte à longueur de journée sur sa tête des sacs de vivres pour les amener au niveau des magasins. L'effort physique est tel que les dockers prennent souvent des remontants le matin avant de commencer le travail car disent-il, ça leur permet d'avoir de la force, de travailler dur sans se fatiguer aussi. «Pour décharger un gros camion, on constitue un groupe de 8 personnes et on arrive à le décharger en 4h de temps » dit-il, tout en précisant que par jour leur équipe décharge au moins trois camions, ce qui leur permet de gagner individuellement jusqu'à 10.000 francs CFA par jour.
Au marché de Katako, malgré les difficultés d'accès à cause des travaux du chantier du 3ème échangeur, une forte ambiance règne et les dockers en font partie. Il y en a qui poussent des charrettes chargées des vivres pour les transporter au niveau des magasins, pendant que d'autres déchargent des sacs de céréales, de ciments...etc. « Ces personnes exercent ce travail toute la journée malgré les dangers qu'ils bravent», dit Issaka Ibrahim. «Un sac, un carton ou une marchandise peut leur tomber dessus ; elles peuvent faire un faux pas, et glisser ou même tomber. Moi, je décharge les sacs de ciment et les matériaux de construction», explique-t-il, le corps enveloppé de poussière du ciment.
« J'exerce toute sorte d'activité qui demande de l'effort physique, je travaille dur pour pouvoir gagner ma vie, car il n'y a pas de sot métier », déclare Issaka Ibrahim même si il estime que leur travail est mal payé. Boubacar, un autre jeune homme, dit exercer ce métier faute de trouver mieux. « C'est un métier qui a beaucoup de risque, récemment un de nos amis a eu des fractures au niveau de son bras en transportant un sac mil de 100kg », témoigne-t-il. Son équipe arrive à décharger au moins 2 gros camions par jour et chacun gagne 4.000 francs CFA voire 5.000 FCFA. De gros efforts et de d'innombrables risques, disons mal payés.

Yacine Hassane
Rabi Assoumane Hamani

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