Bonjour Monsieur Noma Hamadou, vous êtes un des plus anciens ressortissants nigériens résidant à Bruxelles. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Je m’appelle Noma Hamadou. Issu d’une famille originaire de Sokorbé, je suis né à Niamey. Une ville dans laquelle j’ai également grandi, avant de quitter le pays, pour m’installer ici à Bruxelles, il y a 21 ans.
Vous avez été le premier Président des ressortissants nigériens vivant en Belgique, comment était donc la communauté nigérienne à votre arrivée ?
Lorsque j’étais arrivé en 1996, la communauté nigérienne se composait essentiellement, à ma connaissance, d’étudiants et des employés de l’Ambassade du Niger en Belgique. Nous ne n’étions que quelques dizaines au total. Mais aujourd’hui, on estime à plus de 8000 le nombre de Nigériens résidant en Belgique.
Faisant partie des premiers membres de cette communauté, vous avez particulièrement accueilli beaucoup de Nigériens !
Tout à fait. J’ai accueilli et même hébergé beaucoup de Nigériens. J’étais comme un « mai samari » ou « sarkin zongo » à l’époque, à force de partager ma demeure avec les compatriotes, qui ne pouvaient aller nulle part à leur arrivée, car ne connaissant personne. Certains ne l’ont d’ailleurs pas oublié. Ils ont gardé le contact et demeurent très reconnaissants.
« Les uns et les autres doivent comprendre que lorsque qu’on vit ensemble dans un pays étranger, on a tous intérêt à se souder pour s’unir au sein d’une grande famille» M. Noma Hamadou
Quels souvenirs gardez-vous de votre expérience de premier Président des ressortissants nigériens vivant en Belgique ?
Je garde particulièrement le souvenir de la solidarité qu’il y avait à l’époque. Nous n’étions pas nombreux certes. Mais nous étions unis. On organisait des réunions 2 fois par mois, au cours desquelles on faisait des cotisations, pour alimenter la caisse et venir surtout en aide aux compatriotes nécessiteux.
Le Nigérien de la semaine : M. Noma Hamadou Que pensez de la situation problématique que traverse le bureau des ressortissants Nigériens en Belgique ?
Elle est en partie liée à l’accroissement du nombre des membres de la communauté. Ce n’est pas très facile, vous savez, de gérer plus de 8000 personnes. Il faudrait beaucoup de patience de part et d’autre, pour maintenir l’entente et la cohésion.
Nous avons besoin également de prendre davantage conscience de la nécessité de rester unis, comme les membres de la grande famille que nous sommes censés demeurer et représenter les uns pour les autres ici, à l’extérieur de notre cher pays. Il est par conséquent important de trouver une solution à cette crise qui a déjà duré plus de 6 mois.
Comment pourrait-on, à votre avis, venir à bout de cette situation ?
On peut à mon avis recourir aux bons offices des anciens de la communauté, pour rapprocher les deux clans et leurs bureaux respectifs, dans l’optique d’une réconciliation, à même de ramener la sérénité, de recréer et de renforcer les liens de confiance et de solidarité entre tous les Nigériens résidant en Belgique.
Quels conseils pouvez-vous prodiguer à nos compatriotes qui désirent venir en Belgique ?
Je leur recommande de s’armer de courage et de patience. Car on a tendance à croire que les choses sont faciles ici. Ce qui n’est pas du tout le cas, et en particulier ces temps. Les procédures administratives en vue d’obtenir des titres de séjour devenant de plus en plus en plus compliquées et exténuantes.
Votre dernier mot
Mon dernier mot est un souhait. Celui de voir tous les ressortissants nigériens vivant en Belgique, s’unir, pour vivre dans la solidarité et en parfaite harmonie, tout en apportant efficacement leur contribution dans les efforts d’édification socio-économique et culturelle de notre famille commune qu’est le Niger.