Enfin, Dieu Le TOUT-PUISSANT a entendu nos immenses prières pour nous avoir débarrassés du Maire central de la ville, Seydou Hassane, un monument d’incompé- tence et surtout d’irresponsabilité ! En effet, suite à sa visite inopinée dans le ravin du marché de légumes, Djémadjé, le Président de la République, Issoufou Mahamadou, saisi d’une vive colère face à l’insalubrité inadmissible dont la ville de Niamey était devenue le théâtre ces derniers temps, n’avait eu d’autres choix que de ré- voquer le Maire central de Niamey à l’issue d’un Conseil des Ministres.
En voilà pour le décor ! Après la révocation du Maire central de Niamey, les habitants de la capitale, dans leur immense majorité, avaient salué cette courageuse décision des plus autorités du régime de la renaissance du Niger tout en témoignant leur reconnaissance au Chef de l’Etat. Cependant, beaucoup de nos concitoyens sont restés sur leur faim quant à la suite à donner à cette affaire qui risquerait de passer par pertes et profits, face à l’inertie des pouvoirs publics à prendre des sanctions exemplaires dans ce sens.
En effet, de nombreux observateurs avaient estimé que la décision de révocation du Maire central de Niamey n’était pas allée assez loin pour n’avoir pas précisé ceci : » sans préjudice des poursuites pénales ». Il est clair que la gestion catastrophique de Seydou Hassane a causé d’énormes dégâts au niveau de la CUN, désormais broyée par un surendettement massif dont elle aurait du mal à se remettre.
On parlerait de plusieurs milliards de passif auprès des banques, sans compter les détournements qui s’élèveraient, eux aussi, à des milliards, des bons d’essence détournés et autres abus de biens sociaux ! Toutefois, il conviendrait de pré- ciser que ce surendettement abyssal de la CUN ne date pas seulement de l’ère Seydou Hassane, mais pourrait remonter à la période trouble de la Transition du Général Djibo Salou, lorsqu’un capitaine du Génie Militaire, Seyni Idé, avait été nommé à la tête de cette entité.
D’après certaines informations, le nouvel Administrateur délé- gué de la CUN aurait contracté des prêts auprès de certaines banques de la place pour acheter des équipements de voirie et d’entretien. Malheureusement, tout ce matériel acquis à prix d’or se serait volatilisé dans la nature, tandis que les ardoises laissées dans les établissements bancaires et financiers restaient intactes et le cours des inté- rêts continuait à faire son chemin. Non seulement ces équipements auraient subitement disparu, mais en plus, les prêts contractés pour leur acquisition ne furent jamais remboursés, obérant ainsi la CUN !
Après cet intermède militaire, vint l’élection du très Lumaniste Oumarou Dogari comme Maire central de Niamey au terme des municipales de janvier 2011. Un pas supplémentaire sera fait dans le surendettement de la CUN qui continuera sa dégringolade progressive. Mieux, le Maire Dogari réussira la »prouesse juridique » de constituer une hypothèque conventionnelle sur les Biens de la CUN, alors qu’au regard de la loi, de tels biens étaient insaisissables, donc insusceptibles d’hypothèque.
Mais à ce niveau, l’aventure ne fut guère longue, car très tôt, le sémillant ministre de l’intérieur de l’époque, Hassoumi Massaoudou, abrégea la souffrance des populations de Niamey en procédant à la révocation pure et simple du Maire Dogari à l’issue d’un Conseil des Ministres. Mais avant, Oumarou Dogari, ayant senti le vent tourner dans le mauvais sens, avait aussi contracté d’immenses crédits dans les banques de la place afin de régler certains fournisseurs triés sur le volet, c’est-à-dire des militants lumanistes !
Tout comme la décision de révocation de Seydou Hassane n’avait pas été suivie de poursuites pé- nales (pour le moment), celle de Dogari également avait été, très tôt, noyée dans le train-train quotidien de la politique politicienne. Certes, Dogari fera un peu de la taule, mais pas pour sa mauvaise gestion et autres détournements présumés à la tête de la CUN.
Il séjournera quelques temps à la prison pénale de Fillingué pour activisme politique. Comme on le voit, tous ces trois maires centraux de Niamey seraient à l’origine du lourd endettement actuel de la CUN, on parlerait de 24 milliards de passif dans les banques de la place, et ce en toute impunité ! Il faut aussi noter que ces trois maires centraux ont, chacun, amassé une fortune colossale pendant qu’ils dirigeaient (très mal) la mairie centrale de Niamey !
Aujourd’hui, personne ne comprend qu’ils ne soient pas inquiétés par la justice afin de rendre compte de leur gestion désastreuse. Pourquoi cette impunité si caractéristique du Niger contemporain continue-t-elle à avoir droit de cité sous le régime de la renaissance ?
Ces maires centraux de Niamey avaient plongé des milliers de pères de famille dans la précarité, avec parfois six mois d’arriérés de salaire pendant qu’ils ne manquaient pas de payer certain fournisseurs qui rétrocéderaient des commissions ; ils auront aussi durablement hypothéqué la capacité financière de la CUN en la grevant de dettes colossales.
Le temps est venu au Niger de rendre compte, car les citoyens ne comprennent plus cette pratique de deux poids deux mesures, lorsque le voleur de marmites ou de poules croupit en prison, tandis que le voleur en cols blanc, dans le meilleur des cas, est simplement écarté du poste, sans être inquié- té, outre mesure, sur le plan pénal, et continue à jouir, impunément, des fruits de ses rapines !
C’est proprement intolérable dans une démocratie et un Etat de droit qui se respectent ! La justice sociale tant prônée par le Président Issoufou, depuis l’époque où il était candidat à la magistrature suprême, jusqu’à la consécration en 2011 et à la »reconsécration » en 2016, gagnerait beaucoup en crédibilité si de tels faits comme ceux posés par les maires centraux de Niamey étaient poursuivis et sévèrement châtiés.
Ne disait-il pas d’ailleurs, dans un de ses slogans fétiches de campagne :
»A ba gawa kashi, dan maï ray ya ji soro » (fouetter le mort, afin que cela serve d’exemple aux vivants !)